Nold

Alors que nous devisions avec Sarah, elle me parle d’une femme de 60 ans puis la désigne sous le vocable de « vieille ». Je lui fais alors remarquer que j’ai 60 ans. Sitôt, elle s’excuse craignant de m’avoir blessée — ce qui n’était pas le cas — et argue que la femme en question était déjà vieille avant l’âge. Elle ajoute que je ne suis pas vieille ; ce avec quoi je suis assez d’accord.
Je n’ai pas de problème avec l’idée de vieillir, bien au contraire : plus je suis vieille, plus je suis vivante ! Par contre, je ne me sens pas concernée par la représentation des « vieux de 60 ans » et je pense qu’il est objectivement difficile de m’y associer. C’est question de look, bien sûr ; mais aussi de rapport à la famille et à la société : je n’ai pas d’enfant, ce qui m’exonère sans effort de tout rôle générationnel (ni mère ni grand-mère) ; je n’ai jamais exercé d’emploi, ma vie active n’a donc aucune perspective de retraite.
Cela me range-t-il parmi les Nold (« not old », « pas vieux ») ? D’un point de vue marketing, sans doute que non car le marketing a peu de prise sur moi. Par contre, j’aime bien le mot, autant que l’idée d’un entre-deux, plus toute jeune mais pas encore si vieille, active et tranquille, agitée et sereine.