Manif

Je n’ai pas eu à attendre la maladie pour être frustrée de ne plus pouvoir participer aux manifestations revendicatives comme je le fais depuis mes 6 ans. Cette année-là, 1969, a été celle de ma première manifestation ; c’était au festival d’Avignon. Nostalgie…
Depuis quelques années déjà, je rechigne à aller manifester, considérant que la manière dont est effectué le maintien de l’ordre ne me protège plus. J’en ai pourtant fait des manifs dans ma vie mais jamais je n’ai eu peur de la police comme j’en ai peur aujourd’hui. Je fais référence ici à la pratique de la nasse qui enferme les manifestants et empêche de partir au moment où on le souhaite. La dernière fois que j’ai dû sortir d’une nasse place de la Nation, j’ai dû attendre longtemps le bon vouloir des forces de l’ordre non loin d’une bande qui cherchait la bagarre, mon sac a été fouillé, et je me suis retrouvée fort loin de l’endroit où je devais reprendre mon métro.
Je me contente donc de petits rassemblements où je pense qu’il n’y aura pas de problèmes avec la police. Je crains aujourd’hui que la liste ne se restreigne drastiquement parce que je ne peux plus prendre aucun risque en matière de chute. Je ne peux ainsi plus pratiquer le judo ; et dans ma vie quotidienne, je dois faire attention à ne pas être bousculée ou prise dans un mouvement de foule. Cela vaut donc pour les manifestations, mais c’est vrai que cela vaut aussi pour le métro aux heures de pointe… J’avoue : le second me manque beaucoup moins que les premières.