Dix jours avant Noël, j’ai trouvé dans ma boîte aux lettres un quatre pages papier glacé quadrichromie 90 g émanant des Petites Sœurs des pauvres. À l’extérieur le nom est en grand au-dessus d’une photographie où l’on voit trois Petites Sœurs en blanc servir à table cinq vieilles dames tout aussi blanches. De l’autre côté, les Petites Sœurs sont en noir mais les bénéficiaires (des femmes et des hommes) restent blancs ; ils sont assis autour d’une table où sont étalés des jeux. Sur les deux faces, on nous souhaite un joyeux Noël à côté d’une image biblique avec deux saintes dont j’ignore l’identité. Pour finir, ce slogan, « Pour continuer, nous avons besoin de vous ». À l’intérieur, on passe en bichromie dans un mélange de texte et d’images où l’on nous explique les actions de l’ordre, son insécurité financière et le moyen de faire un don.
Quand j’ai sorti le tract de ma boîte aux lettres, ma première réaction a été de dire à haute voix « Qu’est-ce qu’on en a à foutre des Petites Sœurs des pauvres ! » Je n’avais pas vu un de mes jeunes voisins (celui qui aime bien ma cave) qui gardait l’ascenseur le temps que j’ouvre ma boîte. Je l’ai rejoint ; il rigolait. J’ai ajouté que les Petites Sœurs auraient pu s’épargner une telle publicité et investir directement l’argent dans leur action caritative. Il m’a fort justement fait remarquer que cela aurait sauvé quelques arbres. Sa sensibilité à l’environnement m’a touchée. Magie de Noël ? Pour sûr !