Depuis que je me suis convertie au replay, je regarde avec plaisir la série Astrid et Raphaëlle. Je ne sais pas grand-chose de l’autisme Asperger, à part les définitions courantes que l’on trouve facilement, et j’imagine volontiers que cette série est pleine de poncifs dans sa représentation. Pour autant, du point de vue général de la mise en avant d’un personnage handicapé positif (et même plusieurs puisque Astrid fréquente d’autres autistes), je trouve la série tout à fait acceptable dans sa dénonciation des clichés et des stéréotypes liés au handicap.
Acceptable, mais pas irréprochable. Dans l’épisode 6 de la saison 4, « La passagère du temps », Astrid fait l’objet d’une enquête sociale déclenchée par l’école de son demi-frère qu’elle accueille une fois par semaine. L’assistante sociale, d’emblée revêche, vient la voir, l’observe et tout au long de l’épisode, on craint que voir cet enfant ne lui soit interdit du fait de son autisme puisque c’est celui-ci qui lui a valu ladite enquête.
À la fin de l’épisode, l’assistante sociale revient et tend une enveloppe à Astrid : elle est vide. Elle explique qu’elle ne fera pas de rapport car Astrid est tout à fait capable d’accueillir cet enfant et que prétendre le contraire ne serait que discrimination. Très bien. Très bien ? Malheureusement non. Dans la vraie vie, quand une enquête sociale est diligentée, un rapport est forcément émis qu’il soit positif ou négatif. Ne pas faire ce rapport, c’est exposer la jeune femme à une autre enquête sociale sans que la précédente ne puisse être versée au dossier.
Bien sûr, nous ne sommes pas dans la « vraie vie », mais dans une série policière, une œuvre de fiction. Le parti pris du réalisme et les bons sentiments des séries télé trouvent là leur point d’achoppement : les invraisemblances, les entorses à la procédure pénale, ou administrative, sont parfois contre-productives dans le message positif censément délivré. Celui-ci est qu’un exemple parmi des milliers d’autres.