Vrac

Je lis un article du Parisien du 21 décembre 2022 « Après des années fastes, pourquoi le vrac n’emballe plus les clients franciliens ». La première chose amusante c’est que l’article ne donne aucun élément de réponse ; il se contente d’interroger des néo-commerçants qui ont vu dans le vrac un eldorado et qui se retrouvent sans clients. Ceux-ci accusent le confinement (qui permettait pourtant de faire ses commissions et qui n’a pas duré si longtemps), la « baisse du pouvoir d’achat et la crise de l’énergie » (qui touche l’ensemble du commerce), et les rayons vrac de la grande distribution qui « desservent l’image du marché ».
Au passage, il est quand même pointé que ces néo-commerçants ont « cru que ce serait facile » et ont surfé sur une croissance « naturelle » de 40 % par an de ce marché. Caddie, un grand connaisseur en matière de commissions, appelle ça des opportunistes.
— Exactement !
Mais cela ne nous dit toujours pas pourquoi les consommateurs boudent…
— Je peux dire ?
Je t’en prie Caddie.
— Avec ma ménagère, on a été dans un vrac indépendant. Des gens sympas. On pouvait amener les bocaux, tout bien. Mais ma ménagère, elle lisait pas le nom des produits, écrits trop petits. On a dit. Le gentil commerçant a promis. Il n’a rien fait. Et vu les prix, on s’est dit que payer le double sans savoir ce qu’on achète, c’est non.
Merci Caddie de ton soutien indéfectible.
— Faut dire comme c’est ; tous ces bio-schmolls, ils te sucent la planche à billets pour des trucs qui valent rien de plus que de l’espagnol préemballé. Pourquoi on se casserait la roulette à faire le taf, on pèse, on emballe, et c’est au trou du cul du monde, si c’est plus cher que le Lidl d’à-côté ? Moi, je suis pour le vrac mais si y a pas l’emballage, pourquoi ce serait plus cher ? Du foutage de roulette grand format !
Caddie ! je te trouvais en petite forme…
— D’y penser pour de vrai, ça m’a réveillé.
Chacun l’espérait.