Badinter

Le décès de Robert Badinter à l’âge de 95 ans m’a replongé dans les années Mitterrand. La plaidoirie pour sauver la tête de Patrick Henri et l’abolition de la peine de mort. La réforme du Code pénal, la suppression des juridictions d’exception comme la cour de sûreté de l’État ou les tribunaux permanents des forces armées, l’instauration des peines alternatives à la prison…
Il y a une chose pourtant à laquelle je n’ai absolument pas pensé et qui a pourtant fait la une de nombreux médias, la « dépénalisation de l’homosexualité ». C’est sans doute parce que Robert Badinter n’a jamais dépénalisé l’homosexualité ne serait-ce que parce que celle-ci n’était pas (et n’a jamais été depuis la Révolution française) un délit pénal. Ce que la loi du 4 août 1982 a abrogé, c’est une discrimination instaurée par Vichy visant les homosexuels : en dessous de la majorité légale, et même au-delà de la majorité sexuelle, les relations homosexuelles étaient prohibées alors que les relations hétérosexuelles ne l’étaient pas.
Un article sur le site du gouvernement indique que Badinter, pour parler de cette discrimination, l’aurait assimilée à une interdiction de l’homosexualité. J’en suis surprise car, au-delà de la majorité légale, l’homosexualité n’était pas poursuivie en tant que telle et Robert Badinter était suffisamment fin juriste pour faire la différence. Aurait-il utilisé cet abus de langage pour rendre la mesure populaire et éviter de parler de « relations homosexuelles » (sous-entendu « sexuelles ») avec un mineur, sujet hautement polémique encore aujourd’hui ?
Je ne vois que cela.

 

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