Je ne connaissais pas Jérôme Leroy jusqu’à en entendre parler sur France Info. Il était question d’un auteur de polar politique, dont un avec une bonne notoriété, Le Bloc autour de la montée du Front national. J’étais plus intéressée par le dernier roman situé à l’époque du premier septennat du président Macron. Le positionnement politique revendiqué par l’auteur m’allait bien.
Le roman était disponible à la bibliothèque numérique et j’avoue qu’il m’a laissé un sale goût. J’ai trouvé l’analyse politique bas de gamme, ce qui en soi n’est pas si grave ; ce qui m’a plus gênée, c’est la manière dont ce texte ne peut qu’alimenter certaines théories du complot, notamment celles qui tournent autour de l’idée que des groupes de barbouzes se partagent le pouvoir dans notre douce France.
Je ne doute pas de l’influence de certains services de police plus ou moins occultes sur les affaires de l’État, mais au-delà d’un certain nombre d’exactions (attentats, meurtres) commises pour discréditer des adversaires politiques, sans qu’aucune intrigue ne me tienne en haleine, l’histoire perd tout crédit. La nausée monte à force de violences gratuites, inutiles à la quête du pouvoir, stériles pour le récit lui-même.
Je n’ai pas tellement l’habitude de dire ce que je pense des livres que je lis, sauf quand ils me paraissent dangereux d’un point de vue idéologique. Peut-être suis-je passée totalement à côté de la volonté de l’auteur, mais je n’ai senti de sa part aucune dénonciation de cet état de violence organisée qu’il décrit, dans une France confinée et ravagée par la canicule et les feux de forêt dans une description qui, point d’orgue, manque cruellement de consistance.
Je ne vous conseille donc pas la lecture de cet ouvrage, mais vous faites bien ce que vous voulez puisque le lecteur reste seul juge de l’œuvre. Je sais juste que ma lecture de cet auteur va s’arrêter là. Je m’apprêtais d’ailleurs à reprendre le tome 1 de Sodome et Gomorrhe, Proust restant une valeur sûre. Je suis tombée sur un autre polar politique à la bibliothèque numérique (Le Grand Enfouissement, Annette Hug) ; je tente de nouveau ma chance.