Je suis membre de la Ligue des droits de l’Homme depuis une trentaine d’années, avec une interruption de quelques années : j’avais adhéré du temps où j’étais membre du parti socialiste ; je n’y militais pas, hormis quelques diffusions sur les marchés, ne me sentant pas en phase socialement et politiquement avec les membres de cette vénérable organisation. Pour faire simple, je trouvais les ligueurs par trop bourgeois et sociodémocrates.
J’ai arrêté de payer ma cotisation quelques années puis y suis revenue ; je n’y fréquente pas plus les réunions mais je m’occupe du site de la section et retrouve toujours avec plaisir dans les manifestations quelques ligueurs pour qui j’ai de l’affection. Cela me permet aussi de me tenir informée, et de participer aux travaux de l’Observatoire de la liberté de création toujours en distanciel, mon peu d’affinité avec la « bourgeoisie culturelle », le vin rouge et le saucisson ne me portant pas à traverser Paris pour participer à des réunions.
Si j’avais su… et écouté plus tôt le ministre de l’Intérieur ! Quel choc d’apprendre que je fréquente sans le savoir des gauchistes qui pratiquent le terrorisme intellectuel moi qui croyais avoir à faire à des militants républicains bon teint convaincus que la République ne peut s’exonérer des droits et des libertés inscrits dans ses textes fondateurs ! J’entendais sur France info un piètre commentateur s’interroger avec le ministre sur le fait de savoir si l’État peut subventionner une organisation qui lui cherche des poux dans la tête.
L’État ? Quand un petit ministre se prétend l’incarner alors qu’il n’est que le représentant d’une majorité parlementaire éphémère, il y a de quoi voir rouge ; et j’ignore si c’est moi qui m’embourgeoise ou si mes camarades ligueurs se radicalisent mais une chose est évidente : on est sur la même longueur d’onde et c’est bien l’essentiel. On milite souvent par besoin de socialisation mais la condition n’est pas indispensable. N’hésitez pas à nous rejoindre !
