Traitements et effets secondaires

Quand on est en bonne santé, et que l’on croise une maladie plus ou moins grave, la première question que l’on se pose c’est de savoir s’il existe des traitements, notamment des médicaments. Quand ils existent, on est super content. On se dit « Chouette la médecine va pouvoir me soigner ! » On sait bien qu’il existe des effets secondaires, par exemple que l’on peut avoir des diarrhées quand on prend des antibiotiques ; c’est le cas le plus courant (!) mais quand on a une infection dentaire avec un joli abcès, on est ravi de prendre des antibiotiques, voire des antalgiques qui ont eux aussi leurs effets secondaires mais que l’on ignore volontiers. La liste est tellement longue dans les notices patients, et puis ça fait peur. Alors on ne les lit pas, ou on les lit en diagonale.
Quand la maladie est très grave et que l’on vous annonce un an de traitement, avec des chimiothérapies et des biomédicaments en perfusion auxquels s’ajoutent des médicaments qui protègent d’affections provoquées par une immunodépression, on a de prime abord cette même réaction tant il existe des maladies très graves qui ne disposent d’aucun traitement. Au bout de quelques mois, le point de vue change. Chaque fois que l’on vous prescrit quelque chose de nouveau, c’est très souvent pour gérer les effets secondaires des médicaments (quand ce n’est pas face à la survenue d’un problème de santé commun) : diarrhée, constipation, vomissements, nausées, douleurs, allergies, maux de tête, tachycardie, insomnie, asthénie, j’en passe qui n’ont pas de solution thérapeutique…
En dépit du caractère plutôt invalidant de certains de ces effets secondaires, on a une fâcheuse tendance à se demander si on les prend ou pas tant ces médicaments qui gèrent les effets secondaires car ils ont eux-mêmes des effets secondaires. La question devient, « Qu’est-ce que je suis capable de supporter comme effets secondaires sans ajouter une molécule à tout ce que je prends déjà ? » considérant que le simple arrachage d’une dent vaut quinze jours d’antibiotiques avec leur incontournable risque de diarrhées et la surprise de l’allergie.
L’art d’être malade ! Un compromis permanent.

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