Pendant mon séjour à l’hôpital, j’ai lu Foucault, Surveiller et punir (1975). Il faudra que je relise le chapitre central sur la discipline, il est celui qui m’a le plus intéressée ce d’autant que je vivais en direct nombre des situations analysées par Foucault (vous en trouverez quelques références dans mon billet du 25 septembre). Dans le premier chapitre, pourtant, j’ai appris une chose que j’ignorais, l’histoire exacte de l’usage de « patient ». Le mot est apparu plusieurs fois, me faisant tiquer sans que je n’aille plus loin avant de m’arrêter sur cette phrase.
« Entre le juge qui ordonne la question et le suspect qu’on torture, il y a encore comme une sorte de joute ; le « patient » – c’est le terme par lequel on désigne le supplicié – est soumis à une série d’épreuves, graduées en sévérité et auxquelles il réussit en « tenant », ou auxquelles il échoue en avouant. »
La définition donnée m’a surprise. Je suis allée chercher… et ai eu confirmation qu’avant d’être le patient de son chirurgien (Molière s’en souvient encore !), puis de son médecin, on était le patient de son bourreau. La révélation est terrible.