Dans les trois mille billets du blogue qui ne sont aujourd’hui plus en ligne, il y en avait beaucoup qui concernaient les réclamations que nous pouvions porter Isabelle ou moi, le consommateur avisé ayant intérêt à être particulièrement vigilant dans ce monde merveilleux où les gentils commerçants et industriels font la loi. Le sujet a un peu disparu de mes billets, ce qui ne veut pas dire que je ne réclame pas. Si j’y reviens aujourd’hui, c’est pour raconter une histoire qui est arrivée à Isabelle.
Elle a acheté fin avril un imperméable de vélo dans une boutique très en vue de la rue de Rivoli, imperméable de marque hollandaise qui justifie ses prix par la qualité et la conception de ses produits. Mi-juillet, quand il a commencé à pleuvoir dru sur Paris, elle a constaté que la fermeture Éclair principale était bloquée en bas. Elle ne l’avait mis avant cela qu’une dizaine de fois.
Au vu du prix, elle s’est rendu dans la boutique fin juillet pour porter réclamation et demander la réparation ou le remplacement du produit. Une jeune vendeuse, très gentille, lui a dit qu’elle ne pouvait rien faire, qu’il fallait voir le patron. J’ai accompagné Isabelle deux jours plus tard dans ce magasin. Nous sommes tombées sur un homme d’une quarantaine d’années, suffisant, hâbleur, considérant à l’évidence que ce n’est pas deux gonzesses qui allaient lui pourrir la journée.
Dans un premier temps, il ne s’est pas opposé à l’échange. C’est quand il a vu la date d’achat qu’il est revenu sur ses pas, dans un discours qui porte à témoin sur le thème que la garantie n’existe pas pour un vêtement, se positionnant comme patron au début de la conversation et simple employé sur la fin. Nous sommes reparties fort contrariées, surtout par le ton et le discours du gars, tout en mettant en place un plan d’attaque. La première étape consistait à écrire à la marque. Celle-ci a très vite répondu qu’elle garantissait ses imperméables un an, information que Isabelle a trouvée sur le site en fouillant un peu.
Elle est donc retournée dans la boutique, je l’accompagnais. Malheureusement, nous sommes arrivées à l’heure de fermeture de mi-journée. Isabelle y est retournée seule, une quatrième fois donc. Quand elle est arrivée, la vendeuse était là et le patron, qui s’est avéré le manager, était à La Poste. Elle a donc attendu. Il l’a tout de suite reconnue, et face à ses arguments, sans même les vérifier, a baissé d’un ton tout en restant puant et a commencé à procéder à l’échange. Entre-temps, il a affirmé qu’il faut un mail du fabricant pour qu’il puisse faire quelque chose, que c’est à Isabelle de faire le nécessaire directement avec le fabricant, puis il s’est plaint de ses fournisseurs, que les marques en profitent car c’est aux commerçants de faire l’avance financière, que cela prend du temps de faire les colis de renvoi, qu’il se fera peut-être engueuler par ses patrons (pour avoir accepté de faire jouer la garantie du produit qu’il vend, très bien d’ailleurs puisque c’est ce qu’il vend le plus m’a-t-il dit) et autres balivernes commerciales qui ne tenaient pas la route espérant sans doute la faire changer d’avis.
Quand elle est repartie avec son nouvel imper, la vendeuse lui a dit au revoir, le couillu s’est abstenu (tiens, ça rime). Elle ne remettra évidemment pas les pieds dans ce magasin. Quant à vous donner son nom, c’est rue de Rivoli, du côté de Saint-Paul, à l’angle d’une transversale…
Un mot d’appris, une rime que j’aime bien et une devinette.
Je m’attendais pas à ça 🙂
Être un consommateur – non, client – avertis de nous jours est vraiment des plus difficile.
Bon, j’imagine que ça l’a toujours été.
Mais dès que cela sort de notre domaine de compétence …. (et même autrement).