Pain d’épices

J’aime beaucoup le pain d’épices, mais pas le sucrayeux que l’on trouve en supermarché. J’aime celui qui ressemble à du pain, peu sucré, un peu sec. J’ai été biberonnée au Mulot et Petitjean ; les connaisseurs apprécieront. J’aime aussi celui que l’on fait à Noël en Alsace, avec des fruits à coque dedans ; et aussi le plus industriel un peu sec, sous forme de figurines.
Depuis quelque temps, je fabrique mon pain d’épices. J’ai mis au point la recette qui me va ; deux fois moins de miel que de farine, pas de sucre, beaucoup d’anis vert et de gingembre, des fruits confits (gingembre ou orange) pour la touche personnelle. J’avais envie de tester des petits biscuits, avec un nappage au sucre glace. Ma pâte est très collante. J’en ai déposé des blocs comme j’ai pu sur du papier sulfurisé* ; je pensais que la chaleur allait les étaler ; ils ont gonflé.
J’ai mis mon glaçage. Ils sont moches et délicieux.
J’ai envoyé la photo à Sarah. Sitôt, elle me répond :
— C’est le reste des chouquettes que tu as repassées au four ?
Et elle se prétend une amie ?
Je lui réponds que ce sont des pères Noël en pain d’épices ; ce dont elle convient, en s’excusant.
Non mais !
Et c’est ainsi que commence la Magie de Noël !

Sur une grille à pâtisserie, huit petites boules informes, un peu comme des chouquettes en effet, mais plus mal délimitées et plus foncées.

* Note sur le papier sulfurisé. On ne trouve plus dans nos supermarchés parisiens que des « feuilles de cuisson » prédécoupées, assez chères, et jamais au bon format ; et plus de papier sulfurisé en rouleau, pratique et bon marché. Si vous avez des filons…