C’était pas des gens d’ici

Alors que s’ouvre le deuxième procès des innombrables viols dont a été victime Gisèle Pelicot pour juger de l’appel de l’un des prévenus, France Info consacre un reportage à la commune de Mazan et interroge les habitants. La boulangère indique que de nombreuses personnes sont venues en pèlerinage. Puis une dame, qui a rendu cet été visite à sa fille au Canada, s’indigne :

« Au Canada, ils étaient au courant. Ça nous a gonflés. Je trouve que c’est trop ! Ce ne sont pas des gens d’ici. »

Juste après le procès, toujours à Mazan, un agent immobilier reconnaissait avoir deux des accusés dans ses clients quand un retraité, accoudé à un bar, déclarait :

« Dominique Pelicot, il s’était installé chez nous pour sa retraite, ce n’était pas quelqu’un d’ici, ça n’a rien à voir. Pourquoi à la télé ils parlaient d’affaire Mazan ? Ça aurait dû juste être l’affaire Pelicot ! »

Voilà donc le verdict ; ce n’était pas des gens d’ici. Car ici, on n’est pas comme ça, j’imagine ! Qu’il est magnifique ce déni. Qu’il est pathétique ! Si la conclusion des habitants de Mazan et de tous les habitants de France est de considérer que cela ne peut pas arriver avec des gens de chez eux, alors on aura perdu la partie contre le patriarcat.
J’avoue. Il m’est bien difficile d’être optimiste.

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