[Blogue V1 2010-2022 – Réédition]
« Et puis, aux vertus de l’échappatoire, le journal télévisé ajoute le sentiment – reposant entre tous – d’éteindre le raisonnement en allumant la télévision : à l’entreprise épuisante de faire son marché, tout seul, dans l’abondance digitale, se substitue, comme le répit du guerrier connecté, la suspension provisoire du jugement et la douce hétéronomie de l’opinion qu’on nous dicte. » écrit Raphaël Enthoven dans son article « Le « 20 heures« », sous-titré « L’actualité sacro-sainte » dans Philosophie magazine n°86 de février 2015.
Mais pourquoi je ne comprends jamais rien aux définitions de l’Hétéronomie ?
Probablement que vous aviez donné un sens inexact à « hétéronomie » avant d’en avoir la vrai définition et du coup, vous avez du mal à vous en défaire. Peut-être en passant par un synonyme ou une expression de même sens, ça vous serait plus facile.
La définition la plus courante c’est le fait de dépendre de loi extérieure. Remplacez « hétéronomie » par « dépendre de » ou « soumis à »…
Merci de votre aide ! 😉
Je coince dès « aux vertus de l’échappatoire« … J’ignore ce qu’elles seraient, ce à quoi elles renvoient. Je crois que je suis hermétique à un certain style d’écriture qui ne sait pas faire des phrases courtes et se perd dans une logorrhée intello-schmoll. On sent bien que l’auteur se fait plaisir de la syntaxe (« éteindre le raisonnement en allumant la télé« , par exemple ; plus beau encore « le répit du guerrier connecté » !!). Blablabla… Il dit quoi au final ? Que la télé abrutit les masses laborieuses ?
Joli poncif !
Ceci étant, j’admire Isabelle d’arriver à lire ces auteurs-là. Je trouve qu’elle devrait être décorée du mérite intellectuel ! Je préfère lire Le Parisien.
Les « vertus de l’échappatoire » étaient certainement détaillées avant. J’imagine que ce n’est qu’un extrait de son article.
Au delà du style, qui ne vous plaît pas, le sens est assez simple (simpliste ?) : « la télé abrutit les masses laborieuses« .
Isabelle est certainement admirable. Je préfère lire Rustica !
Bourdieu expliquait très bien, dans un article de Choses dites, que le sociologue a intérêt à rendre son style abscons afin de paraître sérieux, parce qu’on ne le reconnaîtrait pas comme tel s’il avait un propos simple à comprendre.
Il y a des idées et des travaux remarquables en sciences humaines et en philosophie. Je regrette simplement que l’on fasse cinq cent pages là où dix suffiraient car sinon ces chercheurs passent pour des charlots. C’est aussi notre lecture qui rend le style abscons.
Je n’ai jamais lu Rustica ! Ça raconte quoi ?
N’est-ce pas une façon de cibler ses lecteurs ? Le fond peut s’adresser à tous, la forme se charge de faire la sélection.
Rustica est un magazine de jardinage, très pratique, car il permet de travailler avec les lunes (ascendante, descendante…) et donne des conseils « de saison » pour des cultures raisonnées en maraîchage-horticulture.
Je suis logiquement passée de Candide à Rustica.
= En allumant la télévision, on s’offre une échappatoire (à la réalité), mais en plus on se donne l’occasion de ne plus avoir à raisonner pour se faire sa propre idée des événements en cherchant à les comprendre pas soi-même. Ce que l’on pense et dit des événements n’est pas le résultat de notre réflexion, mais de celle qu’on nous offre prémâchée (= hétéronomie).
Je suis d’accord avec Salanode. Le style ici n’a rien de bien compliqué. Enthoven cherche surtout à montrer son agacement du système. Grâce à ce style, on comprend immédiatement quelle est sa position quant aux traitement par les médias des événements. C’est une manière comme une autre de montrer à la fois de l’ironie, de l’agacement.
S’il avait écrit en ne conservant que les mots « utiles », son jugement personnel serait probablement inopérant, au moins pour ceux qui ne le connaissent pas. Après, on apprécie ou pas… Chacun ses valeurs.
Mais je ne vois pas de relation avec les écrits abscons des universitaires. C’est encore un autre style qui justement doit s’abstenir d’un style ironique pour faire sérieux.
Après ça, je suis encore d’accord avec Salanobe, je préfère aussi lire Rustica. J’y apprends plus de chose et ça me permet de cultiver en rêve mon jardin. J’adore Voltaire 😉
Enthoven, tu le connais ? C’est un catho philosophe qui sévit tous les week end sur France Inter (souvent intéressant d’ailleurs, mais qui tient des discours souvent auréolés de bien-pensance qui m’agacent).
Je trouve Pascale que tu écris beaucoup mieux que ce monsieur (que je ne connais évidement pas) ! 😉 Franchement, « le répit du guerrier connecté »… Je ne sais pas ce que c’est, moi, un « guerrier connecté ». Je te confirme que je n’ai pas « compris immédiatement ». Et quand il me faut lire trois fois pour comprendre, je m’arrête à la seconde. Sans doute que je succombe à la facilité, moi qui ne suis guère formée à la lecture, au texte, aux idées ! 😉
La présentation que tu fais de ce monsieur va bien avec ce que sa phrase m’en fait penser ! 😉
Oui Salanobe, aussi cibler ses lecteurs. Une affaire d’accès au savoir. Et ce n’est pas affaire de quantité de vocabulaire ou de maîtrise de la grammaire. On peut avoir un style très riche et très lisible.
PS J’aurais mieux fait de dormir avant de commenter 😉
J’ai mélangé Enthoven et un autre. Bon bref, Enthoven, c’est sur Arte et France cul’ qu’il sévit et non sur France Inter.
Désolée pour cette confusion étrange !
C’est pire !! 😉
Mais enfin Cécyle, Raphaël Enthoven c’est un des ex à Carlaaaa ! A l’époque où elle se disait de gauche. Notons que juste avant Raphaël elle était avec Jean-Paul Enthoven, le père. Et le fils de Raphaël et de Carla, c’est le petit garçon qui se cachait le visage sur les épaules de Sarko. Et avant d’être avec Carla, le Raphaël en question, il était marié avec Justine Lévy, la fille de BHL.
Ce triste pedigree vaut bien un peu de jargon. Tout de suite ça fait rigoler nan ?
Moi c’est plutôt Paris Match tu vois…
Ouh là là ! Mais ça croustille ! 😉
Merci !!
Voilà comment La vie en Hétéronomie rend croustillant un texte jugé abscons 🙂