Les quinze derniers jours de décembre, nous recevons tous moult mails ou croisons moult communications nous invitant à faire un don pour soutenir telle ou telle cause. L’argument principal utilisé par ces sollicitations est la réduction d’impôt : un don de 100 € revient alors au donateur à seulement 35 €. La belle affaire !
Il ne faut pas croire que l’État est si généreux uniquement parce qu’il est imprégné de sollicitude à l’égard des causes défendues par les associations. Pour preuve, celles-ci couvrent de nombreux domaines pas forcément conciliables. Il s’agit plutôt là pour l’État de faire accomplir un certain nombre de tâches à moindres frais par des associations qui vivent de la charité, du bénévolat et de quelques aides à l’emploi.
L’aide aux devoirs, le nettoyage des plages, l’organisation de la solidarité, l’accompagnement des jeunes, la prévention de pathologies, la rénovation de bâtiments historiques, la recherche médicale, la protection animale, le sport amateur, l’action syndicale et politique, la défense des droits… la liste est infiniment longue et chacun mesure combien ces actions, si elles étaient directement prises en charge par les pouvoirs publics, coûteraient plus cher à la collectivité nationale.
Ceci étant, les associations qui réclament des dons semblent oublier que 55 % des ménages ne sont pas imposables et que 44 % des donateurs gagnent moins de 3000 € par mois ; ce qui semble indiquer que les personnes qui donnent sont aussi des personnes non imposables. Alors, pourquoi privilégier une communication envers celles qui le sont ?
Parce qu’elles donnent plus en quantité ? C’est fort possible même si, en nombre, elles ne sont pas forcément les plus nombreuses.
Parce que, de toute façon, il est dans la culture des personnes les moins riches de partager le peu qu’elles ont ? Il serait inutile donc de développer une communication qui leur serait spécifique et qui peut-être pourrait choquer : vous qui êtes pauvres, donnez ! Et pourtant c’est bien ce qui se passe ; non ?