1 an, déjà

Il y a un an jour pour jour, je recevais par perfusion mes cellules souches prélevées cinq mois plus tôt, triées et congelées à l’hôpital Saint-Louis. La veille, j’avais reçu une dose de gaz moutarde, pardon de Melphalan, un dérivé du gaz moutarde, qui était allé marquer les cellules à reproduction rapide pour leur dire de ne plus se reproduire. Le temps que mon système hématologique se débarrasse de ses anciennes cellules et que mes propres cellules souches en produisent de nouvelles toutes belles, toutes neuves, il fallait compter une quinzaine de jours d’hospitalisation en chambre stérile.
Ce 27 septembre 2023, je crois que j’avais peur, mais je n’en disais rien, pas même à moi-même. Je m’étais préparée physiquement et psychologiquement à l’épreuve. Le personnel soignant était confiant et attentif dans ce service de soins intensifs particulièrement compétents. Tout allait donc bien se passer…
Tout s’est très bien passé puisqu’aujourd’hui je peux célébrer mon premier anniversaire hématologique. C’est un peu comme pour les Jeux olympiques et paralympiques : l’essentiel est la beauté de l’image qui passe à la télévision. Je ne veux donc aujourd’hui que me réjouir de souffler cette bougie, avec en perspective immédiate de me refaire vacciner comme le nourrisson que je suis. Si l’on y réfléchit bien, ce qui s’est passé le jour de cette autogreffe est une véritable prouesse médicale, patiemment préparée par six mois de traitements, encadrée par des professionnels d’une grande qualité humaine et médicale.
Je dédie donc cet anniversaire au service d’hématologie clinique de la Pitié-Salpêtrière. J’y associe également tous les soignants de ville qui me prodiguent leurs soins au quotidien. Et j’embrasse tout particulièrement celles et ceux qui ont su m’accompagner dans ces moments difficiles pour tous, toujours me chérir, avoir confiance en moi pour me permettre d’être au mieux de ma santé physique et mentale pour encaisser les traitements.
Merci.

4 thoughts on “1 an, déjà

  1. Merci Cécyle, pour ce beau témoignage de vie, qui me rappelle un peu ce que j’ai vécu en 1976 à Guy de Chauliac à Montpellier.
    La découverte du monde hospitalier universitaire
    Les 3 semaines d’examens
    L’annonce de du diagnistic, Le désespoir, les doutes, ma présence en salle de cours auprés du Professeur, l’espoir, enfin faire totalement confiance, partir serein pour l’opération.
    Les 5 jours en salle de réveil., le retour dans la chambre , nous étions 5 dans une chambre prévue pour 3, de trés belles amitiés vécues.
    La radiothérapie, la fatigue, mais surtout que de beaux et grands moments d’amitiés.
    Quand je repense à tout cela, et avec le recul, ce n’était pas une épreuve mais bien une étape importante de ma vie.
    La vie nous mène parfois par des chemins que l’on ne voudrait pas emprunter.
    Bien à toi

    1. Merci Daniel de partager ici ce témoignage. Tu m’en avais parlé. Nous sommes bien d’accord qu’il s’agit forcément d’une étape ; nos souffrances sont toujours très relatives et, à partir du moment où on accepte que le chemin ne soit pas si lisse, il nous appartient de faire quelque chose de ce qui arrive. Tu sais comme moi que ce n’est pas tous les jours facile, mais à prendre un peu de recul, je me rends compte de tout ce que j’ai réalisé ces 18 derniers mois, réalisé au sens propre et au sens figuré. Tout cela finalement c’est juste l’humanité.
      Je suis très heureuse de te compter parmi mes amis. Prends soin de toi.

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