Je croyais qu’ils étaient mes amis

Au début de la campagne électorale, j’étais toute contente de retrouver un certain nombre de personnes avec qui j’avais ardemment milité en 2022 aux législatives. Il ne m’a fallu que quelques jours pour comprendre que ma joie était sur ce point déçue. Il y a évidemment deux ou trois personnes avec qui j’ai gardé plus ou moins de contacts mais qui restent chères à mon cœur, quels que soient les liens que j’entretiens avec elles.
Par contre, pour la plupart des autres, je dois bien reconnaître que le décalage que j’avais ressenti lors de la précédente campagne a pris tout son sens, sans doute aussi parce que je n’ai pas été véritablement en mesure de m’investir et créer de nouveaux liens. Je n’ai fait que de courtes distributions de tracts mais malheureusement assez pour mesurer combien ce qui m’est essentiel est difficile à partager.
La candidate du Nouveau Front populaire de ma circonscription a été élue. Je m’en réjouis, ce d’autant que je pense qu’elle fera une députée investie dans sa mission. Je regrette néanmoins d’avoir constaté combien les insuffisances en matière d’organisation militante que j’avais constatées en 2022 n’avaient pas été corrigées. La campagne étalée sur à peine trois semaines et la mobilisation inattendue autour du NFP ont permis de camoufler cela mais si rien ne bouge, si les hostilités que j’ai senties ces trois semaines ne sont pas résorbées, si la confiance ne s’instaure pas entre les différentes organisations politiques au niveau local, si les ambitions personnelles prédominent toujours face à l’intérêt général, si… Cette circonscription vaillamment récupérée ne restera pas longtemps dans le giron de la gauche.
Je l’ai déjà évoqué à plusieurs reprises ici mais j’ai vraiment le sensation d’avoir un peu fait mon temps sur le terrain purement électoral. Je reviendrai très prochainement sur ce sujet car j’ai une décision personnelle à prendre qui n’est pas si simple même si je sais qu’elle est incontournable. En attendant, je vais continuer à faire de la politique à ma façon, de plus en plus éloignée des organisations sans doute, de plus en plus proches de celles et ceux avec qui j’ai la sensation que les choses peuvent avancer en dehors des appareils partisans.
Quant aux autres… Je vous laisse vous entre-tuer pour un pouvoir que vous n’aurez jamais. Tant que vous ne l’aurez pas compris, vous ne serez pas mes amis.

2 thoughts on “Je croyais qu’ils étaient mes amis

  1. La fin est belle. Triste. Réaliste. La réalité est souvent triste, et il y a de la beauté dans la tristesse.
    Oh, ne me prêtez pas de mots ou d’intentions que je n’ai pas : je ne suggère pas ici que vous cherchiez la beauté de la phrase. C’est juste qu’elle ma touché. Peut-être est-ce moi qui ai laissé des mot s’échapper un peu plus fort qu’il n’était nécessaire.
    Mais tous ce billet m’a ému.
    Ce billet est aussi intelligent.

    1. Merci de votre commentaire, toujours aussi agréable pour moi.
      Je me « battais » déjà avec la relation de certains au pouvoir il y a quarante ans ! C’est sans doute ce qui a petit à petit gréver mon engagement au sein d’un parti. J’y reviens à chaque élection ; jusqu’à quand ?

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