En sortant du métro à la station Bercy, j’ai remarqué des inscriptions sur la tranche de marches. Je me suis arrêtée, prenant le temps de les photographier pour les lire. De bas en haut, réparti sur dix-sept marches, cela donne :
« C’est parti
« TranSPORTez-vous avec la RATP et ? [Je ne lis pas]
« Je prends les escaliers pour…
« Entretenir mon cœur
« Brûler des calories
« Solliciter les muscles de mes jambes
« Stimuler mon organisme
« Être en forme pour la journée 😉
« Garder le rythme !
« Vous y êtes presque !
« Félicitation »
La première pensée qui m’est venue a été pour le genou d’Isabelle avec qui je devais déjeuner, et par extension pour toutes les personnes qui rament dans le métro à cause des marches. La seconde a été de considérer que la RATP se moque du monde, une fois de plus, au vu de l’absence quasi générale d’accessibilité, tous types de handicaps confondus, dans la mesure où elle cherche à tirer au profit de l’usager valide ce qui contraint les autres.
J’en ai parlé à Isabelle qui m’a expliqué le concept de « nudge » que France terme traduit par « émulation écologique », avec cette définition : « Incitation, par effet d’entraînement au sein d’un groupe, à adopter un comportement plus respectueux de l’environnement. » La définition est un peu limitée par rapport à ce que m’a dit Isabelle ; j’ai trouvé cet article plus complet.
Pour cette histoire de marches, il peut en effet s’agir d’inciter les personnes à faire de l’exercice ; mais pourquoi la RATP ferait-elle cela ? Je ne crois pas une seconde aux actions soi-disant gratuites et vertueuses des entreprises commerciales et cet escalier le prouve : il n’a pas d’alternative ! Il ne s’agit donc pas de nous inciter à faire du sport mais à nous faire avaler ces marches par une « émulation bien-être ».
Je ne connais pas le terme marketing de cette démarche mais en langage ordinaire, je dirais…
— Foutage de gueule !
Oui Caddie ! roi de l’antimarketing.
— En français s’il te plaît.
Oh ! pardon. Roi de l’antimercatique.
— Merci.