[Blogue V1 2010-2022 – Réédition]
Lundi avait lieu la réunion des instances de la démocratie locale de mon arrondissement.
Après l’accueil d’usage, nous finissons tous par nous asseoir dans la salle des mariages de la mairie. Le maire, trois adjoints directement concernés par les instances locales et quelques conseillers municipaux sont présents. Le maire toujours débute la réunion par quelques mots mais son micro portable tombe en panne. Après quelques minutes de « j’éteins – je rallume », il prend finalement un second micro. Sur le côté, une jeune fille traduit les propos en langue des signes. Je comprendrai plus tard qu’elles sont deux, se relayant ainsi tout au long de la soirée.
Le premier quart d’heure est consacré aux projets du Budget participatif à venir et ceux réalisés. En fin de cette intervention, le dernier micro commence à faire des bruits étranges et surtout désagréables. Les bruits deviennent trop forts et trop stridents, décision est prise de continuer sans micro.
Au terme de la présentation, le maire ajoute quelques mots puis passe la parole à l’auditoire pour recevoir les questions. Après un temps d’hésitation, une première question arrive, puis une seconde. Enfin, une dame au premier rang lève la main : parole lui est donnée. Elle intervient pour se plaindre du fait que la réunion n’est pas adaptée aux personnes ayant des problèmes d’audition. Le maire répond qu’il y a justement deux personnes pour traduire les échanges en langue des signes. La personne répond que ce n’est pas du tout adapté pour elle et sa voisine. Je crois comprendre qu’elles ont toutes deux des problèmes d’audition arrivés tardivement et qu’elles n’ont pas appris le langage des signes. Elles indiquent qu’il aurait fallu un système audio spécifique avec casque (je ne connais pas le nom technique du dispositif).
Le maire, embarrassé, indique qu’elle aurait dû peut-être prévenir. Elles répondent que c’est ce qu’elles ont fait, par e-mail. C’est d’ailleurs pour cela que les deux traductrices étaient présentes. Un adjoint indique alors qu’un dispositif est installé dans la salle pour cela. Il montre le très grand panneau avec le symbole du handicap auditif avec la mention, elle aussi inscrite en très gros, « Merci de vous adresser à l’accueil pour vous procurer l’appareil nécessaire pour bénéficier du dispositif ». Les dames demandent « Alors qu’on aille nous en chercher » sur un ton que j’ai ressenti comme un peu agressif et qui n’a manifestement donné à personne l’envie de se déplacer. D’autant que, et quelqu’un l’a vite fait remarquer, les micros ne fonctionnant pas, le dispositif ne serait d’aucune aide. Les dames ont alors pris la décision de partir avec les excuses du maire…
Pour ma part, je me suis senti mal à l’aise pour tout le monde car chacun était de bonne volonté : les dames en ayant écrit pour prévenir de leur « problème d’audition », la mairie en faisant venir deux traductrices en langue des signes, le dispositif avec amplificateur dans les deux grandes salles de la mairie mais deux micros qui ne fonctionnaient pas… Un vrai dialogue de sourd en somme.
Gageons que cela serve à faire en sorte que la prochaine fois, chacun portera plus haut encore son attention à autrui.
Qu’il est beeeeeeeau le copaiiiiin !
Tu veux des grandes oreilles, Petit Mouton ?
Petit avec des grandes oreilles, c’est le combo gagnant cet hiver !
Il cherche son âme sœur justement 😉
L’amoooour de Petit Mouton lui est forcément acquis !
C’est votre avant dernière phrase qui donne la clé : les démarches ont été faites, mais sans dialogue.
C’est ce qui prédomine aujourd’hui, et de plus en plus 🙁
Et à tous les niveaux.
J’ai bien peur que la prochaine « crise des missiles de Cuba » ne verra pas d’issus aussi chanceuse… quelle que soient les circonstances.
Merci Vincent pour votre commentaire. Si la crise de Cuba avait eu lieu aujourd’hui, je ne sais pas bien effectivement comment cela aurait abouti…