[Blogue V1 2010-2022 – Réédition]
Malgré sa couverture hideuse, j’ai entamé la lecture de King kong théorie prêté par Cécyle avec son avertissement : « Ne te laisse pas arrêter par la vulgarité du début, ensuite c’est moins rentre-dedans et le tout vaut vraiment le coup » (enfin, c’était l’esprit de son propos même si ce n’en est pas la lettre). C’est vrai que le début m’a gênée, car la vulgarité gratuite m’importune. J’aime bien l’effort de dépasser cette facilité. Mais, ensuite… lire Despentes m’a fait un bien fou. Elle m’a procuré le plaisir intellectuel d’alimenter mes réflexions tout en mettant des mots sur des idées que je n’avais jamais formulées, car je n’avais pas eu l’occasion de les mettre en forme. C’est comme si c’était me dire clairement ce que je pensais sur de nombreux sujets. Par son point de vue, par sa vie, par le récit de son vécu, elle donne une matière à ce que je n’ai moi-même pas expérimenté (j’ai cette chance, je crois) pour en donner une matière que je peux appréhender et m’approprier.
Principalement, ce livre pointe la question du rapport à la féminité : ce qu’elle suscite, sa normativité, son carcan, son pouvoir (de la prendre à bras le corps et se l’approprier ou de la refuser et en payer le prix).