[Blogue V1 2010-2022 – Réédition]
J’ai profité de mes vacances pour lire King kong théorie, de Virginies Despentes, un livre tout à fait délicieux qui a fait du bien à ma fibre féministe. Comble de bonheur, j’avais face à moi un couple hétérosexuel qui me permettait d’avoir l’illustration à dîner de ce que j’avais lu à l’apéritif. Un pur bonheur ! Et une bonne introduction à cette tranche d’écriture consacrée à l’Hétéronomie cette planète aussi étrange et convenue dans laquelle je vis, pauvre que je suis.
Je n’en dirai pas plus sur ce livre — je préfère le prêter à Isabelle en espérant qu’elle aura ensuite envie de vous en dire le meilleur — à part une remarque : dans ce texte, Virginie Despentes ne parle pas d’homosexualité ; ce n’est pas son sujet. Par contre, elle n’omet pas de joindre très régulièrement l’adjectif « hétérosexuel » quand elle utilise le mot « couple », indiquant par là que son commentaire vise le « couple hétérosexuel » et non le « couple » que d’aucuns considèrent comme hétérosexuel par nature.
Le Petit Robert est à ce titre édifiant. Il définit d’emblée le couple comme « Un homme et une femme réunis », évoquant quelques lignes plus loin des « homosexuels vivant en couple », sous-entendu « comme un homme et une femme ». Ça vous évoque quelques clichés ? Si besoin était de raviver les mémoires voici la définition du XMLittré qui situe elle, de fait, le « couple homosexuel » dans un autre âge de la littérature ou dans un présent très prosaïque « Le mari et la femme, l’amant et l’amante, ou deux personnes vivant ensemble dans des relations d’amitié ou d’intérêt. »
Sachons enfin qu’au féminin, « couple » est un « Lien pour attacher ensemble deux ou plusieurs choses pareilles. » (XMLittré) avec ces usages « Une couple pour trois ou quatre chevaux » ou encore « Où est la couple de ces chiens ? » Serait-ce à dire que l’on est passé du féminin au masculin par pure métonymie ? Ah ! Despentes… Elle nous mène déjà loin !