Anniv’ @57

Je me rends compte à l’approche de mon anniversaire que celui-ci prend une saveur toute particulière. D’ordinaire, ce n’est pas que je m’en moque car j’aime bien que ce soit mon anniversaire. Mais je n’y accorde pas d’attention particulière, surtout dans les jours précédents*. Quand j’écris ces lignes, j’aurai 62 ans dans une semaine. Quand vous les lirez, l’échéance sera passée. Qu’importe !
En buvant mon café après une séance de rameur, je m’interroge : pourquoi cette émotion particulière ? Je crois que la réponse est évidente même s’il faut toujours se méfier de ce genre d’évidence : depuis maintenant près de deux ans et demi, dont une année de soins très intensifs, je prends des traitements pour conjurer une maladie hématologique qui m’a été présentée comme « grave ».
Je ne l’ai jamais véritablement appréhendée comme telle, ce qui peut sembler étrange, mais je sais qu’elle l’est. C’est de fait le genre de maladie qui porte à se demander quelle espérance de vie elle nous accorde. J’ai bien sûr regardé ce qu’il en était mais tout de suite compris qu’avec les évolutions des thérapeutiques, je ne devais pas me fier au commun des sites Internet.
La maladie est aujourd’hui chronique et je compte bien fumer cette cigarette qui m’attend le jour de mes 80 ans. En attendant, je suis émue d’avoir 62 ans, d’avoir passé ce cap des premiers soins et de sentir chaque jour que mon cœur bat, que mon souffle n’est pas court et que la vie me devient une joie incroyable !

* À l’exception de mes 50 ans que j’avais fêtés sur une année entière.