De grâce, embêtez-moi !

Il n’est pas rare, lors de soins médicaux pratiqués par des médecins ou des infirmier·es, que l’on entende cette phrase : « Désolé·e, je vais encore vous embêter avec… » M’embêter ? parce que l’on pose une perfusion (et qu’il faut s’y reprendre à quatre fois) ? parce que c’est la troisième prise de sang de la semaine ? parce que l’on pratique un examen douloureux ou désagréable ? parce que le produit injecté ne passe pas comme une lettre à la poste ? parce qu’il faut faire une énième transfusion ? Parce que… l’on prodigue des soins qui peuvent sauver la vie ?
Non, je n’aime décidément pas cette façon de parler, de s’excuser en fait car je comprends que, pour les soignant·es, ce n’est pas une sinécure de prodiguer à longueur de journée des soins douloureux ou désagréables pour les patients. Il doit bien exister quelques pervers pour qui c’est un plaisir de faire souffrir ; je n’en ai pas croisé. Je ne sais donc pas d’où vient cette formule ; une forme d’euphémisme pour obtenir l’aval du patient ? l’infantiliser ? … Je ne sais vraiment pas.