La manière dont le président américain applique le programme promis à ses électeurs a de quoi provoquer une certaine sidération, même si nous étions prévenus. Ce président qui gouverne depuis son terrain de golf multiplie les annonces sans que l’on sache trop ce qu’il fera exactement ou ce qu’il pourra faire. Transformer Gaza en station balnéaire ? Annexer le Groenland ? le Canada ? Imposer un cessez-le-feu en Ukraine ? Faire exploser le commerce mondial ?
Il y a dans ces quelques exemples des choses totalement incroyables : comment imaginer déporter un peuple entier, déposséder de leur souveraineté des États membres des Nations unies ? Pour le président américain, cela n’a rien d’incroyable, on s’en doute. Il est dans un modèle de toute-puissance qui dépasse l’entendement dans ses projets qui déjouent toutes les leçons de l’histoire. Je n’en fais pas le détail. J’y reviendrai peut-être.
Je m’attarde juste sur le commerce mondial. Je sais que je ne devrais pas mais je trouve ce qui se passe assez réjouissant. Cela nous annonce une crise majeure, de l’inflation, du chômage, de la pauvreté et de l’exclusion. Et pourtant, oui, je trouve cela réjouissant car, sous couvert de sauver la balance commerciale américaine, ces nouvelles taxations douanières peuvent être l’occasion d’une mise en cause de l’économie libérale dans sa dimension de délocalisation.
Un premier pas vers moins de consommation, moins de production délétère pour l’environnement et les peuples ? Peut-être… Peut-être pas. Il appartient à chacun d’en tirer ses propres conclusions. Ne croyez pas que j’oublie au passage les peuples du Sud qui seront les premières victimes de ce changement de modèle. Il leur appartient également de choisir d’opérer une transition ou de subir. Quant à mes concitoyens… Certains, paraît-il, font des stocks de nourriture. Bigre.
Note. J’ai écrit ce billet avant le moratoire de 90 jours annoncé le 10 avril, sauf pour la Chine. Qui de la Chine ou des USA gagneront cette guerre commerciale ? La Chine, forcément !