J’ai reçu par la poste une invitation de la maire de Paris pour assister aux commémorations du 80e anniversaire de la Libération de Paris accompagnée d’un coupon pour la réponse. C’est un carton plus grand que ceux que je reçois d’ordinaire de la part de la maire de mon arrondissement pour diverses commémorations. Je reçois aussi de temps en temps par mail des invitations pour des inaugurations de rues et jardins de la part de la maire adjointe à la maire de Paris en charge de la Mémoire et du monde combattant.
Quand je le peux, je me rends systématiquement aux commémorations du 11 Novembre, de la journée de la Déportation et du 8 Mai dans mon arrondissement. Je vais également aux hommages au groupe Manouchian ou à Olga Bancic qui ont lieu à proximité de chez moi. Cela me semble essentiel. Pour ce qui est des inaugurations de jardins et rues, cela dépend de la localisation, de mon agenda, et de mon humeur.
Quand j’ai reçu le carton de la maire de Paris, une mention m’a sauté aux yeux : « en présence de monsieur Emmanuel Macron, président de la République ». J’ai sitôt posé le carton sur mon bureau sans avoir l’intention d’honorer cette invitation, la présence du président de la République étant de nature à me contrarier, et avec l’idée que je n’irais pas jusqu’aux Champs-Élysées. Mais, alors que j’allais mettre le carton à la poubelle, une pulsion m’a portée à le lire en entier. Vous vous doutez bien que les détails essentiels ne sont pas en gros caractères, ce qui ne favorise pas d’emblée ma lecture intégrale du document.
Avec l’aide de la reconnaissance des caractères de l’appareil photo de mon téléphone, j’ai remarqué que la cérémonie se déroulait à Denfert-Rochereau c’est-à-dire à un gros quart d’heure de chez moi à pied. J’ai remarqué également que cette invitation m’amenait dans l’« enceinte d’honneur » : de toutes celles que j’ai reçues à ce jour, c’était bien la première qui m’y menait. L’invitation était également compatible avec ma formation pour les Jeux paralympiques ce dimanche 25 le matin.
Très vite, j’ai pensé que je ne pouvais pas me dérober à cette invitation qui a tous les caractères d’un honneur que l’on me fait hors de l’utilisation non différenciée d’un fichier au sein d’un service de protocole. J’ai donc décidé d’y répondre favorablement avec cette question que m’a posée Sarah mais que je m’étais déjà posée : que faire si le président de la République souhaitait me serrer la main. La probabilité est très faible (l’enceinte d’honneur n’est pas la tribune officielle) mais, vu le caractère exceptionnel de cette invitation, je ne peux pas l’exclure. J’aimerais beaucoup avoir le courage de ne pas la lui serrer. Mais comme me disait que Sarah, « C’est délicat. » Je suis d’accord, c’est délicat, mais ce serait tellement politique !
Je laisse donc la question en suspens et me concentre sur le dernier sujet d’importance : comment m’habiller ? S’il fait beau, le pantalon et la chemise seront obligatoires pour éviter les coups de soleil, ainsi que le port d’un chapeau. Je n’ai pas la collection de feu Élisabeth II d’Angleterre mais je me disais que je pourrais mettre mon superbe chapeau de volontaire Paris 2024. Je n’imagine pas que le protocole s’en émeuve… Rien n’est indiqué sur le carton en matière de dress code. Il me faudra aussi embarquer pas mal d’eau car il faut rentrer dans la tribune une heure avant le début de la cérémonie. Décidément, c’est bien compliqué ! Mais j’y serai.
Du coup, ça a donné quoi ?
Je me suis ennuyée ! J’étais avec des invités assis face à un écran géant. Pas très accessible.