Dans le podcast du British Concil auquel je suis toujours assidue, il y a une séquence où des personnes sont interrogées en mode radio-trottoir sur une question plus ou moins futile. Dans l’épisode du jour, elle était de savoir dans quelle époque on souhaiterait être transporté par une machine à remonter le temps. J’avoue que la question m’a laissée dubitative car je n’avais pas de réponse toute faite. J’y ai donc réfléchi quelques minutes.
Étrangement, c’est la période de la Deuxième Guerre mondiale qui m’est venue en premier avec l’idée de participer à la Résistance, à la Libération de Paris… Même si ces faits sont plutôt glorieux (je n’ai pas pensé à l’Exode ni à la Déportation), c’est quand même étrange de vouloir vivre une époque de guerre. J’ai pensé alors aux Années 30, ou à la fin du 19e début du 20e avec l’idée de côtoyer toute une génération d’écrivain·es.
Mais sitôt, je me suis rendu compte que ce qui bloquait ma réflexion concerne la place des femmes dans ces anciens temps. Elle n’est pas aujourd’hui fantastique et la domination masculine est toujours à l’ordre du jour ; mais en comparaison d’époques plus anciennes, nous avons sans doute atteint le nirvana ! Cette pensée sur la place des femmes dans l’histoire explique sans doute mon choix spontané pour la Libération ou la Résistance car, en période de guerre, les femmes prennent toujours une importance supérieure et gagnent ensuite de nombreux droits.
Je n’ai pas réussi à remonter plus loin dans le temps. Vivre les agapes royales ou les misères paysannes ne m’inspire pas. Plus loin encore dans l’histoire, être la fille de Cro-Magnon dont j’ai écrit l’histoire en mode première féministe de l’Humanité (In : Cul nu, courts érotiques) m’avait bien amusée. Quant à ajouter le paramètre « handicap visuel »… Je devrais peut-être me projeter dans le futur mais je n’en ai aucune envie. Il ne me reste plus qu’à vivre notre époque et à décliner toute invitation à voyager dans le temps ; déjà que je suis frileuse à le faire dans l’espace !