Alors que les sondages donnaient une majorité absolue au RN, l’inquiétude régnait chez les deux tiers des Français·es qui n’avaient pas voté pour le parti d’extrême droite. Il y avait la crainte des mesures de discrimination et liberticides, mais aussi du climat de défiance, de violence et du maintien de la continuité de l’État (entendre la stabilité des institutions publiques). À l’heure où le Nouveau Front populaire est devenu la première force parlementaire, d’autres voix s’élèvent pour craindre cette fois le programme économique de la gauche et toujours, la continuité de l’État.
C’est le moment idéal pour rappeler que notre pays doit son bon fonctionnement à l’engagement quotidien des agents publics et assimilés au niveau de l’État, des collectivités territoriales et des hôpitaux. Que n’entendons-nous pas, à chaque collectif budgétaire, sur la nécessité de « dégraisser le mammouth » ? Eh bien le voilà, le bel animal, qui assure le fonctionnement des administrations, des services publics et des institutions alors même que le gouvernement est incertain.
Serait-ce à dire que finalement on peut se passer d’exécutif, qu’un président peut être réduit à du décorum et que, si gouvernement sans majorité il y a, il doit se soumettre aux lois existantes avec l’appui de nos administrations le temps que les choses se décantent ? Cela me semble évident. On peut s’interroger aussi sur cette peur surmédiatisée de l’instabilité, du désordre, de la chienlit que constituerait par nature l’absence de majorité à l’Assemblée nationale.
Le général est mort et nos administrations font la preuve chaque jour que les agents publics sont des personnes responsables qui garantissent quoi qu’il advienne la continuité de l’État sur la base de l’intérêt général. Cette dissolution aurait comme seul avantage d’avoir ramené les Français·es aux urnes et de faire la démonstration de l’excellence des fonctionnaires et assimilés qu’elle serait finalement fort bénéfique.