Le 4 octobre est la Journée nationale des aveugles et malvoyants, occasion d’appeler un chat, un minou… Aveugles et malvoyants sont des déficients visuels (abrégé couramment en DV). Une personne qui ne voit pas est un aveugle, ou un non-voyant. Une personne qui voit mal est un malvoyant. Lapalissade ? En effet, mais force est de constater que le validisme aime bien les euphémismes, et parler pour ne rien nommer car chacun sait que mal nommer ou ne pas nommer est l’acte premier d’un déni caractérisé de ce(ux) qui dérange.
Les aveugles et les malvoyants dérangent, pour des raisons que j’ai déjà évoquées ; aussi parce qu’il est objectivement effrayant à chacun de l’être. Les opprimer tout en se donnant l’air de compatir (l’air de rien, donc) c’est aussi une manière de chasser la frayeur, autant que de permettre à l’ordre ultralibéral d’engrosser les riches sur le dos du plus grand nombre et de l’intérêt général (je fais court ; j’ai tant l’impression de me répéter).
Je dédie donc cette journée à tous les aveugles à qui l’on fait croire qu’ils voient quelque chose en les nommant malvoyants et aux malvoyants qui n’existent pas puisque le terme permettant de les nommer est usuellement utilisé pour en désigner d’autres. Vous me suivez ? Non ? J’utilise pourtant les bons mots pour le dire. Et vous ?
Je vois ce que vous voulez dire.