Ce dimanche 26 octobre, l’invité de 8 h 30 de France info était Roselyne Bachelot (sans Agathe Lambret, ouf !) Il y avait un moment que je n’avais pas entendu parler d’elle. Elle était d’abord interrogée en tant qu’ancienne ministre de la Culture sur le vol qui a eu lieu au Musée du Louvre. De tout ce que j’ai entendu depuis une semaine, c’était sans doute le plus intéressant, le plus posé (hormis l’audition de Laurence des Cars devant le Sénat). Après avoir dénoncé l’« hysterisation » autour de ce vol, sans en minimiser l’importance, elle a placé le débat sur le terrain du tourisme de masse. Elle a rappelé que la pyramide du Louvre avait été créée pour accueillir 3 millions de visiteurs par an ; elle en accueille aujourd’hui 12 millions.
Sans apporter de réponses, elle s’interrogeait sur la nécessité de rencontrer les œuvres physiquement, ce d’autant que de nombreux visiteurs ne s’intéressent pas véritablement aux œuvres mais se mettent eux-mêmes en scène devant les œuvres à grands coups de selfies. Elle rappelait qu’un musée n’est pas un coffre-fort et que, plus on accueille de monde, plus la sécurité est difficile à assurer, rappelant qu’il n’y a pas que le vol qui est en jeu, mais également la sécurité incendie et la protection contre les dégradations.
Passé cela, elle a été interrogée sur l’incarcération de Nicolas Sarkozy. J’ai failli couper ma radio ; j’ai bien fait de rester à l’écoute. Après avoir témoigné de son amitié à l’ancien président de la République, elle n’a pas critiqué la décision de justice ni l’incarcération. Elle s’est d’ailleurs amusée à faire remarquer que c’est la gauche qui avait supprimé l’exécution provisoire dans les années Mitterrand et qu’elle avait été réintroduite par Jacques Chirac. Dans le cas Sarkozy, l’intérêt pour cette mesure est étrangement inversé…
Pour clore son interview, elle a parlé du livre qu’elle publie, Une Omerta française, secrets d’enfance (plon) où elle parle des violences faites aux enfants en partant de ses souvenirs de victime dans une institution catholique. Son analyse sur le poids de l’Église catholique, non plus en tant que religion mais en tant que modèle social, était particulièrement pertinente.
Je ne vais pas tout décrire car j’ai envie que vous écoutiez ces 17 minutes. J’ai bien conscience que Roselyne Bachelot est une femme de droite ; elle ne s’en cache pas. Mais si toute la droite était Roselyne Bachelot, sans doute que mon opposition serait moins virulente. Est-ce une question de génération ? Elle a aujourd’hui 79 ans. Quand je vois les interventions du président du Sénat, qui n’est pas loin de les avoir, je me dis qu’il doit y avoir autre chose
