Alors que je cherchais des toilettes dans un bâtiment administratif, c’est-à-dire une porte comprenant une étiquette, je les trouve au deuxième essai. Sous le logo ad hoc, je remarque une zone de flou. Je sors mon téléphone, photographie et découvre qu’il s’agit d’une inscription en braille. Qu’est-ce que c’est chouette ! Les aveugles vont pouvoir trouver les toilettes ! Non ?
Comment dire aux personnes qui ont participé à la chaîne de décision autour du choix et de la pose de cette étiquette ? L’initiative est tellement absurde que j’ai du mal à considérer qu’il faut que je l’explicite. Une personne aveugle, par définition, ne voit pas. Donc elle ne voit pas la porte ; et ne peut pas plus voir l’étiquette à hauteur des yeux. Comment, dans ces conditions, va-t-elle pouvoir lire l’inscription en braille ? Doit-elle, quand elle cherche des toilettes, mettre un bras au niveau du visage bien devant, en espérant trouver quelque chose où il y a une inscription en braille ? Je ne sais pas.
On pourrait par contre imaginer des bandes de guidage entre l’entrée, les ascenseurs, les salles de réunion et les toilettes. Une fois que la bande de guidage vous a amené au bon endroit (ou pas), une étiquette en braille sur la poignée confirme que l’on est bien arrivé aux toilettes, aux ascenseurs, aux salles de réunion… Et si la porte s’ouvre automatiquement pour que l’endroit soit accessible aux personnes en fauteuil ? Heureusement, cela n’arrive jamais ; un peu comme les étiquettes en braille sur les portes sauf par un excès de zèle tout à fait inhabituel.
Je précise enfin, à l’intention des personnes friandes d’une accessibilité de façade (comme nombre d’élu·es), que les personnes qui lisent le braille parmi les personnes aveugles sont très peu nombreuses. Quand je pense que j’étais là pour une réunion où il était censément question d’autonomie… Ce n’est pas gagné !
NB. Très exceptionnellement, je mets une image, avec un texte alternatif bien sûr #alt.