Nous sommes tellement conditionnés à gagner du temps (à courir, plus exactement) que, parfois, nous ne nous rendons pas compte de le faire ni des conséquences que cela peut avoir. On peut ainsi courir après un bus, dévaler des escaliers du métro pour ne pas rater la rame, en forcer la porte, traverser au feu rouge… Si à chacune de ces actions on gagne deux ou trois minutes, à la fin de la journée, cela peut faire le temps d’un café. Mais je ne suis pas sûre que le temps gagné soit utilisé pour se faire du bien ; par contre ce temps peut faire mal : une mauvaise chute dans les escaliers, des doigts coincés, un gadin sur un trottoir, un accident avec un véhicule…
Peu me chaut en fait, chacun a le droit de prendre les risques qu’il veut ; pour lui-même.
Ce billet m’est venu alors que j’étais dans un ascenseur et qu’une dame a mis son pied pour que la porte ne se referme pas et pouvoir le prendre. Cela fait un mois maintenant que notre ascenseur fonctionne mal et est souvent en panne coinçant, entre autres difficultés, mes deux voisins en fauteuil roulant chez eux. Alors, ce matin, quand j’ai vu cette dame empêcher l’ascenseur de se refermer et contrarier son fonctionnement, j’ai tout de suite pensé à mes voisins, et à tous ces petits gestes qui contrarient le bon fonctionnement de machines qui sont essentielles à l’accessibilité, comme les ascenseurs.
Alors, faites ce que vous voulez de votre temps, courez si vous le souhaitez, jetez-vous dans les escaliers, sous les voitures, où vous voulez, mais prenez soin de nos ascenseurs. Ne les contrariez pas. Acceptez d’attendre le suivant ou prenez les escaliers !