Une élue disposant d’importantes responsabilités exécutives a récemment déclaré publiquement que le parcours handicap à l’intérieur du bâtiment où nous étions s’est considérablement amélioré grâce à des portes automatiques. Elle a également évoqué le fait que les ascenseurs fonctionnent, considérant que les ascensoristes sont des margoulins qui font ce qu’ils veulent dans l’exécution de leur contrat.
Elle n’a évidemment pas évoqué l’amélioration de la signalétique, les bandes de guidage, les plans tactiles… cela n’existe pas. Elle a préféré casser du sucre sur le dos des ascensoristes, ce qu’ils méritent sans doute mais qui décharge la collectivité publique de sa responsabilité. L’honneur est sauf… Au moins, sans doute, le croit-t-elle en insistant sur ces fameuses portes automatiques précisant au passage que leur caractéristique première est de s’ouvrir toutes seules.
J’ai l’air de blaguer mais elle l’a effectivement précisé, se rendant compte un peu tard de l’absurdité de cette précision. Par contre, ce dont elle ne s’est pas rendu compte, c’est du mépris à l’égard des personnes handicapées dont elle a fait preuve. Entre la porte d’entrée du bâtiment et la salle où nous étions, il y avait quatre portes. Deux étaient automatiques. Si une personne handicapée avait envie d’aller aux toilettes, les deux portes y menant n’étaient pas automatiques non plus.
Comment peut-on avoir si peu de choses à dire sur l’accessibilité pour se focaliser sur deux portes qui s’ouvrent toutes seules ? Comment peut-on ignorer ce qu’est le handicap pour ne pas comprendre que les portes qui ne s’ouvrent pas toutes seules restent des obstacles même quand d’autres sont capables d’une telle prouesse ?
Les mots me manquent. Mépris ? Contemption ? Bêtise ? Je ne sais plus.