Avec les dernières déclarations du patron de Méta, de nombreuses internautes indiquent qu’ils vont quitter Facebook ou Instagram. Certains indiquent qu’ils vont se rabattre sur WhatsApp, ignorant au passage que cette messagerie est propriété de la même société. Le débat existe aussi sur X étant donné la place que son propriétaire prend dans l’organigramme du nouveau président des États-Unis et dans la promotion de l’extrême droite.
Ces déclarations de rupture m’en rappellent d’autres, d’une suffisance absolue. Les propriétaires de ces réseaux n’ont aucune inquiétude à se faire, les internautes resteront, pour une raison assez simple : ce que ces réseaux proposent, aucun autre n’en fait autant. J’ai par exemple ouvert un compte sur Bluesky pour voir comment ça fonctionnait afin d’envisager de m’y transporter depuis X. Je remarque que les personnes que je suis sur X n’y sont pas pour la plupart ; j’y trouve par contre autre chose. Je garde donc pour l’instant les deux.
Mais, ne devrais-je pas, à l’instar d’un collectif d’association ou encore la Ville de Paris, quitter X pour protester contre les fausses informations, le harcèlement, la manipulation des algorithmes et les positions du capitaine ? C’est une bonne idée de s’en inquiéter mais sommes-nous obligés de subir tout cela ? Je fais très attention à qui je suis et je n’ai jamais utilisé de manière massive la rediffusion des publications. Je ne suis donc pas très « populaire » et donc plutôt tranquille pour suivre quelques comptes qui me donnent les infos dont j’ai besoin.
Sur Facebook, je regarde toujours qui me demande en « amitié » même si c’est un compte plutôt professionnel. Il est assez facile de déceler les comptes complotistes, antivax, porno ou « brouteur » (ces personnes qui vont essayer de vous soutirer de l’argent souvent sur des mobiles « amoureux »). Je bloque donc ces comptes et n’y suis pas spécialement ennuyée par des importuns.
Autrement dit, je pense que ces réseaux sont aussi ce que nous en faisons même si leurs propriétaires font tout pour nous porter à en faire autre chose. La première résistance me paraît donc de ne pas succomber aux sirènes des vidéos, des images préimprimées, des infos non sourcées, des blagues un peu trop grosses, et de tout ce qui peut porter quelqu’un à multiplier les « amis » avec l’idée d’être riche et célèbre en trois clics.
Quant à quitter ces réseaux… Cela me priverait essentiellement de sources d’information et d’une promotion ciblée de mes engagements. Par quoi les remplacer ? La seule idée qui me vient est le fil RSS et l’agrégateur de flux. Pourquoi pas ? Mais comment suivre des personnes (des élus par exemple) qui n’ont pas de site et comment fais-je passer de l’information ? Il faudrait plus que le départ de quelques associations mais un grand mouvement de réhabilitation de tout ce qui a disparu au profit des réseaux sociaux (les forums de discussion, les pages perso, etc.) ; ce n’est pas gagné !