J’entendais sur France Info un chef (cuisinier) étoilé qui disait qu’entre Noël et le jour de l’An, il était très important de faire la fête, notamment avec un bon repas. Il insistait sur le fait que de nombreuses personnes vivent en dessous du seuil de pauvreté mais qu’il était quand même possible, dans ces conditions, de se régaler. Il défendait ainsi l’idée qu’il n’est pas besoin de grand-chose pour cela même si, dans ses exemples, il suggérait d’aller acheter 15 euros de truffes pour confectionner je ne sais quoi. 15 euros, tout de même !
Je ne peux qu’être d’accord (à part pour les truffes) ; il n’y a pas besoin de mets d’exception pour se régaler ni de cotillons pour faire la fête. Par contre, pourquoi devrions-nous nous y astreindre entre Noël et jour de l’An ? N’est-il pas possible de concevoir que Noël ne représente rien si l’on n’est ni chrétien, ni adepte de la société de consommation, ni sensible au discours lénifiant sur le caractère essentiel de la vie familiale ? N’est-il pas par ailleurs concevable que le passage à l’année nouvelle ne suscite pas l’envie de faire la fête, même si cela nous inspire quelques pensées positives ? Et pourquoi cela devrait-il absolument nous inspirer des pensées positives ?
Il y a la pression sociale, bien sûr. Serait-il définitivement impossible de s’en absoudre ? Je persiste donc à ne pas faire la fête à Noël ; ni à faire la fête à l’occasion du jour de l’An. Je m’en suis déjà expliqué. Si j’y reviens, c’est parce que je trouve assez insupportable ce discours perpétuel qui tend à faire passer pour des imbéciles ou plutôt pour des asociaux (ce qui revient à peu près à la même chose) les personnes qui n’ont pas envie de ces fêtes obligatoires. Ce ne serait rien si cela ne générait un sentiment de mal-être chez beaucoup. Pensez-y !