À l’heure de la mobilisation générale contre le Rassemblement national et la Macronie ultralibérale, pour la victoire sans appel du Nouveau Front populaire, je veux attirer votre attention sur le fait que cette victoire dépend certes de votre bulletin dans l’urne, mais aussi de votre engagement avant chacun des deux tours. Je sais, vous n’êtes pas un·e militant·e dans l’âme ; vous n’avez pas envie de vous trouver à la sortie d’un métro sous la pluie avec un paquet de tracts illisibles face à des passants ronchons ; vous avez en horreur les boucles WhatsApp foisonnantes ; vous n’avez pas envie d’entendre des discours rageurs ou lénifiants… Mais vous aimeriez bien faire quelque chose pour que la gauche gagne cette élection.
Je vais vous donner quelques idées après une recommandation d’importance : ne vous mettez jamais en danger, ni par une action ni par une discussion (oubliez tout de suite la famille, c’est un nid de crabes). Battez en retraite à la moindre adversité et, si votre action se situe sur l’espace public, ne soyez jamais seul. Ceci étant acquis, il y a deux objectifs quand ont fait campagne : mobiliser son camp ; récupérer les voix de ses adversaires. D’expérience, la première option est toujours la plus essentielle même si elle n’est pas exclusive de la seconde. Dans l’un ou l’autre cas, c’est surtout sur les abstentionnistes que va se concentrer votre action ; pour cette élection, c’est aussi sur celles et ceux qui ont des « états d’âme » qui se résument le plus souvent à un besoin narcissique d’être entendu.
J’avoue que les états d’âme me hérissent le poil (je vous confirme ainsi que tout a bien repoussé). Mais si vous êtes de nature très calme, prêt·e au compromis, pratiquant l’empathie avec cœur, la première chose que vous pouvez faire pour soutenir un·e candidat·e ou l’ensemble des candidat·es du Nouveau Front populaire, est d’organiser un apéro, un dîner, un pique-nique avec celles et ceux de vos amis que vous savez de gauche. Préparez-vous avant en lisant les propositions que portent nos candidat·es. Vous pouvez aussi réviser l’histoire de France entre 1934 et 1939. Ainsi armé·es, vous pourrez deviser des heures durant avec celles et ceux de vos proches qui sont susceptibles d’aller voter pour ce Nouveau Front populaire mais, mais, mais, … Oh ! finalement ils y iront. Chouette !
Si vous tombez sur des cas particulièrement difficiles, vous pouvez leur proposer de voter par procuration. Ainsi leur voix n’est pas perdue, mais ils ne se « saliront pas les mains » avec un bulletin qui décidément les indispose tout en ayant conscience que l’enjeu est historique. D’ailleurs vous souhaitez vous-même voter par procuration mais vous ne savez pas à qui la donner : vous pouvez vous rapprocher de l’une des formations politiques du Nouveau Front populaire de votre département ou commune qui saura vous trouver un porteur.
Si vous n’aimez pas les apéros, ni les dîners, ni les pique-niques, vous pouvez vous concentrer sur la diffusion d’informations dans votre sphère personnelle. Il y a les réseaux sociaux bien sûr, mais aussi plus efficacement les mails, les textos, les appels téléphoniques : « Dis tonton, tu n’oublies pas d’aller voter dimanche ? Je t’accompagne si tu veux. » ; « Dis Machinette, tu es allée à la piscine la dernière fois mais là on compte sur toi ! » Cela n’a l’air de rien mais si chaque électeur du Nouveau Front populaire dans chaque circonscription ramène une voix, au final cela peut porter très facilement à la victoire. Je vous laisse regarder les résultats des Européennes dans votre commune pour prendre conscience de votre pouvoir citoyen.
Vous pouvez également élargir le cercle. Il est possible de récupérer des tracts auprès du·ela candidat·e de votre circonscription et de les glisser (discrètement) dans les boîtes aux lettres de vos voisins, d’en laisser traîner sur un siège de bus ou de métro, d’en coller avec un petit morceau de scotch sur du mobilier urbain (juste un petit morceau de scotch pour ne rien endommager). Si vous n’avez pas accès à votre candidat·e, vous pouvez récupérer sur Internet des tracts, des visuels et en imprimer une dizaine ou une vingtaine… Et si vous n’avez pas Internet ou pas d’imprimante, vous pouvez prendre votre plus belle plume et écrire sur des petits papiers le nom de votre candidat assorti de quelques lignes de votre inspiration et les glisser dans des boîtes aux lettres, sur des voitures, à côté de la machine à café (attention, ne vous faites pas attraper !), dans une cabine d’essayage, sur le banc d’un square… Si vous avez un enfant qui s’ennuie, faites-lui faire des dessins, cela attirera un peu plus l’attention.
Pour revenir aux réseaux sociaux, c’est aussi l’occasion de renouer le lien avec vos ados : ils sont les maîtres sur TikTok, YouTube, Instagram et d’autres réseaux encore dont j’ignore même le nom. Proposez-leur de participer à cette campagne en diffusant les idées et les candidats du Nouveau Front populaire par des vidéos de leur cru, avec leurs mots (surtout ceux que l’on ne comprend pas). Ne sont-ils pas les meilleurs ambassadeurs de cet avenir que l’extrême droite et la Macronie ultralibérale ne peuvent que compromettre ?
Ce que je veux surtout que vous reteniez, c’est que vous ne pouvez pas laisser les partis politiques et leurs militant·es seul·es face à l’enjeu. La réussite de cette élection, c’est-à-dire la victoire du Nouveau Front populaire, dépend aussi de cette voix supplémentaire que vous allez apporter vous, citoyen, dans votre circonscription ou dans une autre. Faire campagne n’est pas qu’affaire de militants ; c’est autour de vous, parfois au plus proche de vous, que le combat commence, que l’espoir peut naître.
Ne soyez jamais résigné·es ; tout ce que nous ferons pour cette élection ne sera jamais perdu, quelle qu’en sera l’issue. Je me souviendrai toujours que le 10 mai 1981, maman m’a dit qu’elle votait depuis 1960 et qu’il lui avait fallu attendre plus de vingt ans pour que le président élu porte son espoir. C’est long, vingt ans, à l’aune d’une vie. C’est court face à l’histoire. Je ne nous souhaite pas d’attendre vingt ans encore ; à chacun de prendre sa part dans le combat présent.