La nomination de Rachida Dati au poste de ministre de la Culture a surpris tout le monde, moi également. La maire du 7e arrondissement n’est pas connue pour ses engagements culturels. À Paris, nous vivons régulièrement ses attaques contre Anne Hidalgo et la majorité municipale dans des joutes oratoires où elle développe un point de vue fondamentalement réactionnaire et d’une cohérence politique par rapport au développement de notre ville qui laisse pantois. Il semble évident à quelques jours de sa nomination que ce poste de ministre va lui servir de tremplin dans ce qui reste son objectif premier, être maire de la capitale. Ce serait une catastrophe si elle y arrivait, notamment pour le développement bioclimatique et le logement social. Gageons qu’elle n’y arrive pas.
Rachida Dati est donc une femme de droite dure qui colle parfaitement à la ligne politique du président. Beaucoup de commentateurs se sont attachés à dire ce qu’elle incarne au-delà de son positionnement politique. Sur ce point, il faut reconnaître que c’est une femme qui a un sacré parcours et qui doit être respectée au moins pour cela. Je vous renvoie sur sa biographie sur Wikipédia. Elle n’est pas forcément à son avantage mais montre combien elle a dû se battre pour arriver à être une deuxième fois ministre (elle a été garde des Sceaux sous la présidence Sarkozy).
Vous y remarquerez certains détails un peu graveleux que l’on n’aurait pas trouvés dans la fiche biographique d’un homme (le nombre de ses amants à un instant T), détails qui démontrent combien il restera toujours difficile pour une femme comme Rachida Dati d’être considérée à l’aune de son parcours et de ses engagements sans relents sexistes voire racistes. Face à la surprise de sa nomination, était-il vraiment nécessaire de se demander si elle avait jamais lu un livre ? Plus exactement, se serait-on posé la question à propos d’un homme blanc ?
Je reste donc une farouche opposante à Rachida Dati, à ses idées, à son projet pour Paris ; je respecte par contre la femme qu’elle est, la liberté dont elle est capable et salue son parcours qui, je l’espère tout de même, s’arrêtera aux portes de l’Hôtel de Ville en 2026.