Dans le cadre de son suivi de l’inflation, France Info a proposé un reportage sur les produits d’hygiène : si ce n’est pas le secteur où les prix flambent le plus, l’inflation aggrave la « précarité hygiénique » qui touche déjà de nombreuses personnes au vu des prix notamment des couches-culottes, du papier toilette ou des protections périodiques.
Tout en espérant secrètement que ce sera l’occasion pour beaucoup de vider les nombreux flacons qui traînent sur le bord de la baignoire, de s’interroger sur le prix au litre comme sur le plastique qui emballe gels douche, produits capillaires et autres savons liquides dont la vertu première n’est souvent pas de laver mais de polluer et de se rabattre sur du savon ou du shampoing « de base », j’entends la représentante de l’association Dons solidaires nous expliquer les conséquences de cette précarité.
Le journaliste alors lui demande quelles actions mener pour limiter les effets de l’inflation : la dame se lance alors dans un appel vibrant aux entreprises pour qu’elles augmentent leurs dons à fins de redistribution… Que doit-on comprendre ? Cette association récupère des produits non alimentaires pour les redistribuer. Très bien. Ces dons proviennent de particuliers, mais aussi des entreprises qui produisent ces produits et c’est bien à elles que s’adresse cette dame.
Mais qui paie ces produits soi-disant « donnés » ? Il y a sans doute des emballages un peu abîmés, des fins de stocks… et des consommateurs qui en supportent le coût dans le prix des produits d’hygiène qu’ils achètent. Autrement dit, cette belle générosité ne coûte pas un centime aux entreprises et à l’économie libérale qui savent tirer profit de toutes les situations, inflation comprise. Financer par des « actions solidaires » l’économie libérale est-il un bon moyen de lutter contre la précarité ? Je ne crois pas.