[Blogue V1 2010-2022 – Réédition]
Pour lancer la discussion avec Adèle Van Reeth sur son dernier livre, Apocalypse du politique, Vincent Delecroix en lit un extrait du premier chapitre :
« Depuis un moment, on s’inquiète beaucoup des rapports entre politique et religion. (…) le théologico-politique ne se réduit pas à la nature d’un régime. Le théologico-politique, ce n’est pas, ou ce n’est pas que, la théocratie. Ce l’est même rarement. La dimension la plus simple, non seulement la plus visible, mais paradoxalement la moins inquiétante pour nos certitudes, dans la mesure où il est aisé de rapporter un facteur exogène à nos sociétés et nos structures politiques sécularisées. Les positions y sont claires, frontales comme sur un champ de bataille. Il y a eux et nous, il y a la démocratie et la théocratie, les progressistes et les rétrogrades, les Lumières et l’obscurantisme. Il y a la liberté et l’asservissement, l’autonomie et l’hétéronomie. Ce n’est pas de l’intérieur dans ce cas que nos structures socio-politiques sont travaillées. Elles sont attaquées et, certes heureusement, elles se défendent. Mais le théologico-politique, ce n’est pas que cela. »