[Blogue V1 2010-2022 – Réédition]
Moi aussi, je peux le faire !
« Quand la volonté cherche la loi qui doit la déterminer autre part que dans l’aptitude de ses maximes à instituer une législation universelle qui vienne d’elle; quand en conséquence, passant par-dessus elle-même, elle cherche cette loi dans la propriété de quelqu’un de ses objets, il en résulte toujours une hétéronomie. Ce n’est pas alors la volonté qui se donne à elle-même la loi, c’est l’objet qui la lui donne par son rapport à elle. »
Emmanuel Kant, Fondements de la métaphysique des mœurs (1785). .
Cécyle, tu m’avais caché que tu lisais Kant !
C’est Google, en fait, qui lit pour moi ! 😉
Si vous trouvez cette phrase absconses, Isabelle l’a détaillée en commentaire sur le « post » correspondant de ma page Facebook, ici.
Ah, je ne sais pas pourquoi, mais je m’en doutais !…
Tss… 😉
Un gouffre conceptuel entre ces deux auteur-e-s, et pourtant, votre extrait m’a spontanément fait penser à celui-ci :
« Pour ma part, j’ai commencé à me demander comment lire la performativité du genre en partant de la lecture que Jacques Derrida fait de la nouvelle de Kafka, Devant la loi . Dans cette nouvelle, celui qui attend la loi est assis devant la porte de la loi, ce qui confère une certaine force à la loi qu’il attend. Le fait d’attendre le dévoilement autorisé du sens est le moyen par lequel l’autorité est conférée et établie : l’attente fait advenir son objet. Je me suis demandé si, dans le cas du genre, on n’attendait pas de la même façon qu’il fonctionne comme une essence intérieure qui pourrait se révéler à nous, une attente qui finit précisément par produire le phénomène tant attendu ».
Butler, Judith (2006 [1999]), Trouble dans le genre , Paris : La découverte, p. 35
Et à côté de Kant, Butler devient très accessible 😉
Merci de ce partage du texte de Butler.
D’emblée il me vient une question : pourquoi y a-t-il cette attente du genre ?
Dans le cas de la loi, nous pourrions dire que l’attente viendrait du souhait (du besoin ?) de la loi pour règler les rapports entre individus. Mais, concernant le genre, à part de perpétuer une domination masculine, quel serait le besoin auquel le genre répondrait ? Peut-être est-ce la seule raison.