Dans un rapport récent, l’Observatoire des inégalités remarque que les Français sont « moins racistes, moins sexistes et moins homophobes » mais que la violence inhérente au racisme, au sexisme et à l’homophobie ne recule pas et parfois augmente. L’article de France Info parle de « libération de la parole » ; je ferais plutôt l’hypothèse d’une radicalisation des personnes racistes, sexistes ou homophobes car, stigmatisées par le corps social, elles n’ont que le moyen de la violence pour l’exprimer.
La violence est aussi le fruit d’un manque de mots pour dire ce que l’on ressent. De là à considérer que le racisme, l’homophobie ou le sexisme seraient affaire d’abrutis me semble pour le coup assez limitatif ce d’autant que ces motifs d’exclusion sont inclus dans des modèles culturels, sociaux et politiques. Il ne faut d’ailleurs pas croire que ces modèles nous sont étrangers même si nous faisions partie des personnes les plus tolérantes.
J’ai par exemple vu passer de nombreux articles sur le coming out de Billie Eilish où l’on parle encore d’« aveu » de son homosexualité. Quand nous étions quelques-un·es à alimenter au quotidien Media-G, feu l’observatoire de l’homosexualité dans les médias il y a plus de 25 ans, combien de fois avons-nous dénoncé ce genre de formule ? Jamais, imaginions-nous alors que celle-ci pût passer le temps démontrant ainsi que l’homosexualité restera toujours une faute dans l’inconscient judéo-chrétien.
Je pourrais en dire autant sur les images que véhicule notre culture occidentale sur les personnes noires, sur les femmes… et sur les handicapés. Que viennent-ils faire là ? Ne sont-ils pas par excellence les personnes envers qui notre bonne société a le plus d’empathie ? Perdu ! L’article que je cite de France Info indique : « les personnes handicapées ont 60 % de risques en plus qu’une personne valide de subir des violences physiques ou sexuelles ».
N’en soyez pas surpris ! N’oubliez pas que l’une des sentences divines de la Bible est d’être « frappée de cécité » (ce n’est qu’un exemple) à l’instar des habitants de Sodome. C’est à se demander pourquoi la communauté homosexuelle est aussi validiste que l’hétérosexuelle.
Passons.