La mobilisation des électeurs pour le Nouveau Front populaire au deuxième tour des législatives semble démontrer que celle et ceux qui ont énoncé des états d’âme à cause notamment de la présence de la France insoumise dans l’alliance ont finalement raison gardée. Il y en aura bien sûr qui n’auront pas voté en vertu de ce qui s’apparente à une haine envers Jean-Luc Mélenchon ; la plupart ont pris leurs responsabilités en maintenant le Rassemblement national à ce qu’il représente dans le pays, soit 30 % des électeurs.
La difficulté à désigner un candidat commun au poste de Premier ministre a relancé la pompe à états d’âme. Je trouve dommage que les uns et les autres ne mesurent pas la manière dont le président de la République et ses alliés de droite et d’extrême droite manipulent l’information et l’appareil politique pour faire barrage à l’émergence d’un gouvernement dont le Nouveau Front populaire, toutes tendances confondues, serait la force principale.
Cela n’enlève bien sûr rien au fait que l’alliance du Nouveau Front populaire est fragile, et que tous ses membres ne sont pas forcément sur la même longueur d’onde quand certains cherchent comme de bien entendu à tirer la couverture à eux (bah non, pas besoin d’écriture inclusive ici). La situation est inédite, cela fait quatre semaines que nous n’avons pas de gouvernement même si celui en place, officiellement démissionnaire, ne manque pas une occasion de savonner la planche aux prochains locataires des ors de la République.
Cela ne nous oblige pas, citoyens que nous sommes, à nous laisser enfumer par des discours officiels valorisant une certaine union nationale qui relève plus du national que de l’union. Notre engagement contre l’extrême droite ne se limite pas à notre bulletin de vote et s’il en était besoin, je vous invite à regarder les réactions des uns et des autres à la cérémonie d’ouverture des JO. Il y a celle de Marion Maréchal-Le Pen, qui dit l’essentiel. Mais vous en trouverez beaucoup d’autres, en France, ou à l’étranger avec Donald Trump, Victor Orbán, Vladimir Poutine qui hurlent à l’unisson à la décadence de la France.
En d’autres termes, on pourrait dire aujourd’hui : dites-moi ce que vous avez pensé de la cérémonie d’ouverture et je vous dirai quelle est votre place sur l’échiquier politique. Il n’est pas besoin que je vous détaille la mienne, je pense qu’elle est évidente et tout mon soutien va particulièrement à Barbara Butch et Thomas Jolly victimes de cyberharcèlement, ce qui démontre que la face noire de notre pays n’est pas du côté de la création, de la culture, de l’émancipation mais bien de ceux qui, à la lumière de l’arc-en-ciel, préfèrent les ténèbres du vert-de-gris.