« La priorité est que les colis arrivent à temps pour Noël ! » clame le ministre de je ne sais quoi le 23 décembre au matin après la cyberattaque qui a touché les sites de La Poste le 22 décembre dure. Je titre ce billet « Ridicule » ; j’aurais pu le titrer « Pathétique » ! Non, monsieur le ministre, la priorité n’est pas que ce déferlement de cadeaux qui inonde la mangeoire du Petit Jésus arrive à l’heure ! La priorité, si l’on s’en tient à cette cyberattaque, c’est que celle-ci cesse, que l’on sache d’où elle vient, que l’on mette les moyens pour qu’elle ne se reproduise pas. Et ce n’est pas aux colis que je pense le plus mais au site bancaire de la poste ; question de souveraineté.
Hier, sur France Info, un spécialiste de cybersécurité nous expliquait que les attaques se multiplient et qu’il est beaucoup plus futé de bloquer le fonctionnement des sites Internet, comme c’est actuellement le cas plutôt que de voler des données. L’impact sur l’opinion est beaucoup plus fort. L’impact sur l’équilibre économique également. Dans le cas de ces colis de Noël, il semble que l’impact social ne soit pas non plus à négliger, même si cela m’afflige. Bien sûr, on nous parle tout de suite d’une puissance étrangère plutôt que d’invoquer l’impuissance intérieure.
Ce sera donc mon dernier coup de gueule de l’année, face à tous ces sites, dont celui de ma banque (postale) qui me harcèle de mots de passe, de procédures, de patins et de couffins et qui n’est même pas fichu de se protéger lui-même ! Pour une fois, je ne pense pas que le consommateur soit responsable de ces attaques même s’il peut être négligent. Autant que mon fournisseur d’accès Internet qui a vu ses données volées et qui s’est contenté de me faire un petit mot gentil alors que je recevais de nombreux SMS frauduleux à en-tête de ma banque…
Une question me vient : si l’ultralibéralisme, qui en a les moyens techniques et financiers, ne se mobilise finalement pas tant pour faire face à ses attaques, n’est-ce pas parce qu’il y trouve un certain intérêt ? L’année 2026 va commencer, c’est une question que l’on peut mettre à son ordre du jour.
