La place prise par la mort du pape François et l’élection de son successeur devraient rassurer celles et ceux qui nous disent que les racines chrétiennes de la France sont en péril. Dans notre pays pas si laïc, tout le monde semble s’y intéresser, avec moult hypothèses sur l’importance que pourra prendre le nouveau pape sur la scène internationale. Il est vrai que François a eu la bonne idée de mourir le lundi de Pâques et Léon d’être élu le 8 mai. Il y avait de quoi occuper l’actualité sur ces deux jours fériés, étant entendu que la situation économique et sociale de notre pays, surtout sociale, est beaucoup moins vendeuse que la bonne bouille de Léon.
Pour ma part, cet Habemus papam me rappelle l’élection de François en 2013. À l’époque, je militais au sein de l’association David et Jonathan, non pas pour cultiver mes racines chrétiennes mais parce que je cherchais un peu de spiritualité et beaucoup de gentillesse. Dans ce cadre, j’ai rencontré des personnes pour qui je nourris toujours une grande affection. J’en ai rencontré d’autres avec qui les échanges intellectuels et spirituels ont été très forts. Les uns et les autres peuvent être les mêmes, bien sûr !
C’est ainsi que j’ai vécu l’élection d’un pape dans un milieu profondément chrétien avec une initiative politique dont je garde un souvenir impérissable : la revendication de l’élection d’une papesse noire et lesbienne au cri de Habemus papouille. L’idée était portée par un collectif de pasteur·es et de fidèles militant·es de l’égalité des sexes, des genres et des orientations sexuelles au sein des Églises. Un site avait été créé et chacun·e avait été invité·e à proposer des textes « à la manière de ». Je m’y étais beaucoup amusée, réécrivant poèmes, chansons, aphorismes, prières, titres de journaux, d’œuvres, etc. Une présentation est toujours disponible en ligne, pas les différentes contributions qui ont disparu avec le site.
J’ai gardé ces textes, bien sûr ; il y en a quinze pages ! J’avais été très inspirée ; j’aime bien parodier des textes existants. Parmi eux, sur l’air de Dominique de Sœur Sourire, la Papouille que j’avais enregistrée et qui tourne toujours dans ma liste de lecture. Je vous épargne la bande-son, voici simplement les paroles :
La Papouille, pouille, pouille
S’en venait tout simplement
Lesbienne, pauvre et jouissante
En son cœur, en toute gueuse,
Elle ne parle que du bon Dieuse
Elle ne parle que du bon Dieuse
Et que vive le blasphème !