Les fans de Sophie Daumier auront reconnu sa célèbre réplique dans le nom moins célèbre sketch avec Guy Bedos, La drague (1972). Mais qu’est-ce qui me vaut de la citer ainsi ?
Depuis que je suis malade, il y a des choses que je fais très facilement, d’autres plus difficilement, avec plaisir ou non… Je parle là de toutes ces actions du quotidien auxquelles on attache peu d’importance quand on est en bonne santé et valide mais qui deviennent des défis, des impératifs, quand on est malade et/ou handicapé : manger, boire, dormir, rencontrer celles et ceux que l’on aime, marcher, faire du sport, se soigner, faire des courses, cuisiner, passer l’aspirateur, renouer avec quelques activités sociales, lire, écrire des billets, travailler un manuscrit…
Dans le lot, il y a un une action qui me coûte et qui m’a toujours coûté, c’est faire la vaisselle. Voilà au moins quelque chose qui n’a pas changé mais que j’ai dû réapprendre pour adopter une posture compatible avec la chirurgie de mes cervicales. Mais il y a pire que la vaisselle : s’habiller et prendre une douche.
Au départ, cela relevait d’une certaine logique puisque justement j’avais eu une grosse chirurgie des cervicales puis une asthénie due au traitement, ce qui ne favorise pas le mouvement. Dans ce contexte pourtant, je n’avais qu’une obsession, marcher, faire du sport et ce, même avec une fêlure du bassin qui s’est invitée dans le tableau. Mon comité de soutien a dû déployer des trésors d’imagination pour me dissuader de bouger trop… Mais dès que tout cela a été à peu près réglé, j’ai repris une activité physique qui ne vaut certes pas celle que j’avais avant, mais qui est ma ligne de force, ce qui me dit chaque matin comment je vais.
S’habiller, prendre une douche, dans ce contexte, ce n’est pas si terrible… Et pourtant cela me coûte, vraiment.
De ce que j’ai compris, s’habiller (moins se déshabiller) sollicite énormément de chaînes musculaires et d’articulation. Mon kiné me dit que c’est sans doute ce qu’il y a de plus difficile et qu’à côté, faire du rameur, ce n’est pas grand-chose. J’ai donc mon explication. Par contre pour la douche… Je me lave volontiers avec un gant devant le lavabo, mais prendre une douche me coûte alors que quand j’en sors, je suis toujours détendue et ravie. Pourquoi cette appréhension ? Je ne sais pas.