Depuis le 15 avril dernier, je m’interroge : qu’est-ce qui a pu motiver le président de la République pour qu’il promulgue la « loi retraites » en pleine nuit ? D’après l’Humanité, il était environ 4 heures du matin. Dans la soirée, le Conseil constitutionnel avait validé ladite loi, en retoquant des dispositions censément alléger l’impact du passage de l’âge légal de 62 ans à 64 ans. Le président avait quinze jours pour agir ; quelle mouche l’a piquée ?
— Un moustique, peut-être…
Oui, Caddie : l’hypothèse serait que le président, réveillé par un moustique, une envie de faire pipi ou de… passons. Et hop ! n’arrivant pas à se rendormir, il se dit qu’il va promulguer la loi.
— Il aurait pu commander une pizza avec une bière à la place.
On aurait en effet eu moins l’impression d’une crise d’autorité…
— D’autoritarisme !
Tu as raison, Caddie : cela ressemble fort à l’ultime expression d’une Toute-puissance, petit enfant qui n’a rien cédé jusqu’à ce qu’on lui donne le bonbon réclamé pour le boulotter sitôt, incapable de différer.
— Et il est président, le chérubin ?
Il faut croire. Je t’avoue que je n’ai toujours pas compris comment il est arrivé là, démantelant les équilibres démocratiques, méprisant les corps intermédiaires, transformant l’élection présidentielle en un concours de belles gueules à discours creux. On s’est tant moqué des États-Uniens qui ont élu Trump ; dans un autre genre, les Français ne font guère mieux, avec comme point commun de bafouer l’intérêt général et l’idéal démocratique.
— C’est triste.
Je trouve aussi, ce d’autant que je ne vois pas poindre la moindre alternative à gauche. Pour qui pourrai-je voter dans quatre ans ?
— C’est long quatre ans…
Et si court.