Ce soir, c’est la nuit de Noël. Dans l’étable, l’Âne et le Bœuf vont réchauffer le Nouveau-Né allongé dans la paille de leur mangeoire. On ne sait rien de la maman ; a-t-elle souffert ? Forcément oui, sauf si le Saint-Esprit avait prévu une voie de passage qui lui aurait épargné quelques contractions…
Mais revenons à l’Âne et au Bœuf. On raconte aussi qu’il y avait dans l’étable les Mouton. Évidemment. Et depuis la nuit des temps, ou presque, dans toutes les églises de France et de Navarre, et même au-delà, on retrouve l’Âne, le Bœuf, les Mouton et le Petit Jésus sur la paille de la mangeoire.
Mais comment est-ce possible ? Un reportage de France Info attire mon attention sur une pratique biomédicale censée avoir été inaugurée par Dolly, la fameuse brebis. J’ai nommé le clonage. Il remontrait donc à 25 ans… N’est-ce pas étrange ? Car l’Âne, le Bœuf, les Mouton et le Petit Jésus dans sa mangeoire se reproduisent chaque 24 décembre depuis plus de deux mille ans. Dieu et ses anges joueraient-ils impunément aux apprentis sorciers ?
— C’est Noël !
Oui, Caddie ; c’est ça, la magie de Noël, bien loin de cette consommation de masse et de la folie de puissance des hommes.
— C’est quand même barré de cloner comme ça…
Non, Caddie ; ne dis pas à Dieu qu’il est barré ! Il serait foutu de te cloner dans une usine chinoise…
— Au secours !
Va vite te cacher dans la mangeoire ; l’Âne, le Bœuf, les Mouton et le Petit Jésus vont veiller sur toi.