Les choix budgétaires annoncés par le Premier ministre traduisent l’ancrage ultralibéral du gouvernement et du président de la République. Je n’en reprends pas le détail ; je vous renvoie aux analyses des partis politiques de gauche et des syndicats si le sujet vous intéresse.
Je me contente aujourd’hui d’évoquer la volonté de suppression de deux jours fériés (un « leurre » ? on verra). D’un point de vue de la « culture ultralibérale » et de ses bons petits soldats, cela ne doit pas surprendre tant les fériés sont, à l’instar du dimanche, de moins en moins respectés, hormis Noël peut-être. Les magasins sont systématiquement ouverts, même le 1er mai ! Et il y a de plus en plus de personnes qui travaillent, souvent de manière contrainte, même si le discours ambiant dit le contraire.
Les réactions à cette réduction des jours fériés traduisent finalement la contradiction selon laquelle chacun ne veut pas travailler ces jours-là tout en bénéficiant de commerces et de services ouverts H24. Il y a un jour il va falloir faire des choix. Si l’on veut préserver les fériés et les dimanches, il faut accepter que les commerces de bouche ferment à midi et que les activités commerciales notamment de loisirs soient interdites.
Ceci étant, le choix du Premier ministre du lundi de Pâques et du 8 mai laisse rêveur. Le lundi de Pâques est une fête catholique, chrétiene ; il n’a pour moi aucune valeur. Le 15 août aurait sans doute ennuyé moins de monde mais peut-être que le Premier ministre, dont on connaît les attaches catholiques (cf Bétharram), a une admiration particulière pour la Sainte Vierge. Quant au 8 mai…
Cette proposition de suppression est assez invraisemblable. Ne plus célébrer la fin de la Seconde Guerre mondiale, le retour à la liberté, la fin des camps de concentration, la paix en Europe, j’en passe et des meilleurs, comme le droit de vote des femmes et les acquis sociaux de la Libération. En s’attaquant au 8 mai, on s’attaque à la République. J’en suis particulièrement affligée et j’attends avec impatience les arguments de celle et ceux qui défendront cette suppression.