Boxeur bis musica

J’avais oublié qu’il y avait eu un épisode de réconciliation avec le boxeur. Depuis, il est toujours là, avec sa musique et, contrairement à ce qu’il m’avait dit en ce jour de novembre 2022, ce n’est pas son coach qui met de la musique mais lui.
Avec ma forme qui s’améliore, et le temps qui est un peu chaud, je vais plus souvent au square ; je le croise donc plus souvent. Il ne me dit pas bonjour. Sa musique est vraiment forte même si j’ai remarqué qu’il la baisse quand je suis là. Je ne reste jamais longtemps avec lui ; je suis incapable de ne pas m’agacer de sa présence musicale.
M’étant déportée sur une machine, je me suis demandé l’autre jour qu’elle pouvait être sa motivation. Il y a bien sûr le rythme qui peut aider l’exercice. Quand je fais sport chez moi, j’aime bien mettre de la musique ; mais finalement le rythme on le trouve absolument dans tous les genres ; mettre de la daube techno-disco ne se justifie donc pas sauf si, bien sûr, on aime ça.
Dans la rue, j’aime bien marcher avec de la musique. J’ai un casque à conduction osseuse qui me laisse l’oreille libre pour assurer ma sécurité. La musique me permet d’être dans ma bulle, je crois ; chez moi, elle me coupe du monde. Il ne me viendrait pourtant pas à l’idée de la mettre sur une enceinte au square avant tout parce que je n’ai pas envie de déranger les autres. Quant à mettre un casque audio ; non, j’aime écouter les oiseaux.
Et mon boxeur ? Visiblement, déranger les autres, oiseaux compris, ne lui pose pas de problème. Et s’il met sa musique quand il fait du sport, il la met encore plus fort quand il arrive à pied, réveillant au passage tout un lot de riverains. Quelle est sa motivation ? Être dans sa bulle ? Se couper des autres ? Mais le son est tellement pourri dans son enceinte ; ce n’est plus de la musique, c’est du bruit ! C’est le cas également de toutes ces personnes dans les jardins ou dans la rue, sur des vélos ou des scooters, qui inondent l’air de leurs décibels. Certains sont en groupe ; cela peut justifier le fait de ne pas avoir un casque audio. Mais quand ils sont tout seul ?
Quand j’y réfléchissais sur ma machine au square, j’en ai conclu que mon boxeur avait peur du monde et besoin de s’imposer bruyamment pour espérer exister. Il m’agace tellement que j’ignore si mon analyse est la bonne mais elle me fait plaisir.