Je voulais faire une compote de fraises. Je n’en ai pas encore fait cette année, les fraises étant un peu chères ou alors j’en ai trouvé des « à mon prix » un jour où je n’avais pas le temps. Cette fois, c’est bon. J’ai dégotté 1 kg de fraises dans une cagette pour 4,99 €. Comme je trouvais ma cagette un peu lourde sur le chemin du retour (c’est d’ailleurs pour ça que je me fais livrer mes courses), je l’ai pesée en arrivant. Si je fais l’hypothèse qu’il y a bien 1 kg de fraises, je dois conclure qu’il y a 293 g d’emballage !
Il s’agit d’un film plastique qui ne pèse rien, mais qui est plastique quand même, et d’une cagette en bois ou, plus exactement, en ce qui concerne le fond, en aggloméré ; c’est-à-dire de la sciure de bois et de la colle. S’ajoutent à cela huit grosses agrafes en métal et de l’encre pour imprimer sur les bords de la cagette la provenance des fraises, etc.
Il est assez difficile, quand on habite Paris, d’avoir une alimentation vertueuse (j’en ai souvent parlé). Ces fraises européennes (Espagne) en sont la preuve. N’aurais-je pas mieux fait d’acheter à 15 € le kilo des petites fraises de producteurs locaux dans mon supermarché paysan ? Sans doute, mais il aurait alors fallu que je me passe de compote car à ce prix-là, j’en mange trois et je m’arrête.
Il reste bien sûr les fraises surgelées que j’utilise beaucoup notamment pour faire des tartes. D’où viennent-elles ? Ce n’est pas marqué sur le paquet ; celles vendues par Carrefour Belgique ont été cultivées au Pérou ou au Maroc. Pour celles vendues par Picard, elles sont cultivées en Égypte et conditionnées en Moldavie. Chez Leclerc, elles viennent de Serbie. Droit du travail, pesticides, transport, chaîne du froid, est-ce finalement mieux que mes fraises espagnoles ?
Il ne me reste plus que les fraises Tagada. En compote ? J’ai un peu peur…
* J’ai cédé à l’appel d’une barquette (plastique) de 500g de fraises « made in France », le même genre que les espagnoles : 25% plus chères ; pas meilleures.