Je suis adhérente de l’UFC Que choisir et abonnée à ses publications numériques. Depuis quelques années, cette association de défense des consommateurs propose des achats groupés de gaz et d’électricité afin d’obtenir des prix avantageux. Je regarde toujours du coin de l’œil sans forcément faire des simulations car ma consommation est suffisamment basse pour que les offres soient rarement intéressantes pour moi du fait notamment du prix des abonnements.
Je fais partie de ces consommateurs qui avaient un contrat « gaz réglementé » devenu « gaz passerelle » après la suppression de ce tarif. J’espère depuis qu’un gouvernement réinstaurera les tarifs réglementés au profit des anciens bénéficiaires à condition qu’ils soient restés en mode « gaz passerelle » qui reste quelque peu protecteur car il est indexé sur l’indice de la Commission de Régulation de l’Énergie.
Dans ce contexte, j’ai fait une simulation de la dernière proposition d’achat groupé de l’UFC Que choisir. Il s’agissait d’un contrat à prix fixe sur deux ans. Mon premier constat a été que la simulation était réalisée sur une consommation supérieure de 14 % à la mienne. Ramenée à ma consommation réelle, la facture était supérieure de 5 euros par an à ma facture actuelle. Si je spécule sur l’augmentation du prix du gaz, ce qui n’est pas une grande spéculation, je peux considérer que ce contrat est avantageux.
J’avais néanmoins une question d’importance : que se passe-t-il au bout de deux ans ? J’ai posé la question dans un mail, en signalant au passage qu’il y avait plusieurs problèmes d’accessibilité sur leur site, dont un Captcha, insistant également sur le fait que ce n’était pas ma consommation qui était prise en compte.
Un jour, mon téléphone sonne. Un monsieur veut me vendre un thermostat électronique. Je lui raccroche au nez. Deux heures plus tard, mon téléphone sonne. Cette fois une dame me parle de contrat de gaz, je vais pour lui raccrocher au nez quand elle me dit que c’est moi qui l’ai contactée par mail… La discussion s’engage. Elle m’explique que ma consommation est celle donnée par GRDF mais que mes mensualités peuvent être calculées sur ma consommation réelle. Dont acte.
J’évoque l’accessibilité ; elle fera remonter mes remarques, promis. J’insiste, arguant que c’est un critère pour signer un contrat dans la mesure où un site commercial qui n’est pas accessible est tout simplement hors-la-loi… Elle est embarrassée, ne sait trop quoi dire et je sens la discussion se tendre autant que son amabilité descendre d’un cran.
Arrive la question de savoir ce qu’il advient après. Elle m’explique que sa société me fera une offre que je serai libre d’accepter ou pas. Je lui demande si cette offre tiendra compte des pertes pour son entreprise si le gaz a fortement augmenté par rapport au prix fixe… elle me donne tout à coup l’impression d’avoir envie de clore notre échange ; surtout quand je lui fais remarquer que je ne pourrai pas revenir au tarif « gaz passerelle » et que finalement, si je souscris ce contrat, je me soumets définitivement à la loi du marché.
Je ne peux pas dire qu’elle m’a véritablement raccroché au nez mais la boucle est bouclée ; c’est moi qui ai tenté de le faire au début, c’est elle qui s’y résout à la fin.
NB. Si ça vous intéresse, vous pouvez faire une simulation.